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[L’œil du Tour] Étape de transition ?


Notre journaliste cyclisme revient sur l'étape de jeudi (Photo : DR).

On a vu le peloton uni comme jamais dans cette étape en pente douce entre Gap et Privas. On le comprend aisément, dans ce Tour pour grimpeurs, les occasions sont rares pour les finisseurs et c’est comme si tout le monde s’était passé le mot. Genre : personne ne sort aujourd’hui.
On a vu les coureurs bâiller, puisque rien ne pressait et personne ne leur en voudra de récupérer après ce début de Tour de France électrique et cette suite infernale à venir. On a vu Bob Jungels prendre le rôle du «tracteur» réservé à Tim Declercqc Chez Deceuninck-Quick Step pour régler l’allure. Logique quand on a le maillot jaune avec soi.
On a vu un faux début de bordure à quelque huit kilomètres de l’arrivée, avec les Ineos suivis de près par les Jumbo-Visma. On ne leur fait pas! Trop peu de vent, pas assez de piégés même si, encore une fois, Thibaut Pinot n’est pas passé loin de la fenêtre.
On a surtout vu la vista de Wout van Aert, pas loin d’être le meilleur coureur du monde actuellement même si c’est toujours dérangeant, surtout dans le Tour, de chercher des équivalences et des comparaisons entre grimpeurs, sprinteurs et puncheurs. Mais l’ancien triple champion du monde de cyclo-cross, vainqueur récemment des Strade Bianche puis de Milan-San Remo, conjugue aisance, insolence, puissance et science de la course. Il a quelques kilos de trop pour voltiger en haute montagne, c’est tout. Pour le reste, sa chute vacharde dans l’édition précédente ne l’a pas empêché de reprendre une courbe de progression inédite à ce niveau. Puisque ce n’était pas une étape de transition comme les autres, on n’avait pas vu Julian Alaphilippe prendre un bidon en zone interdite et perdre très, très bêtement son si joli maillot jaune. Et ça, c’est comment dire, vraiment…

Denis Bastien