L’histoire de ce Tour de France qui reste pour l’essentiel à écrire, nous renseignera. Mais alors que l’équipe Jumbo-Visma semble survoler sur tous les terrains et plus encore en haute montagne comme durant tout ce week-end, alors que son leader unique, Primoz Roglic, a tout aussi sûrement les reins assez solides pour assommer la course, on pouvait hier soir se demander pourquoi cela ne se matérialisait pas davantage encore au niveau du classement.
Rien ne presse bien sûr, il reste même deux semaines à avaler et cela ne sera une partie de plaisir. Mais Primoz Roglic le sait mieux que quiconque, personne n’est jamais à l’abri. Les sursauts d’Egan Bernal et plus encore de son jeune compatriote, Tadej Pogacar, malchanceux lors de l’étape des bordures, vendredi entre Mende et Lavaur, où il perdit la bagatelle d’une minute et vingt-et-une secondes, signifient qu’ils ne sont pas hors-jeu.
Or c’est la dramatique du Tour, la Grande Boucle offre quelquefois des rebondissements par définition imprévisibles. Bien sûr, même s’il se montre un peu hésitant à écraser la concurrence avec le talon, aala garde pour le moment la main et puisque manifestement, c’en était devenu un peu trop pour Adam Yates, alors le Slovène n’a pas eu d’autre choix que d’enfiler ce maillot jaune.
On verra ce que nous réserve la course mais pour le moment, on relève deux tendances. Un, l’équipe Jumbo-Visma est sans rivale. Deux, on distingue encore trois coureurs capables de l’emporter à Paris. Roglic évidemment. Bernal et Pogacar, également. On ne fera pas injure à Guillaume Martin et Romain Bardet de penser qu’ils finiront juste un peu plus loin. Quant à Thibaut Pinot, comme Julian Alaphilippe, définitivement rentré dans le rang, tous deux sont fatalement résignés à lorgner des étapes.
Pour Pinot, c’est un tragique de répétition qui a touché samedi le grimpeur français. Sa terrible descente aux enfers, a renversé le cœur de ses supporters. Oui, le Tour est si impitoyable…
Denis Bastien