Troisième du Tour de France 2011, double vainqueur d’étape en 2006 à l’Alpe d’Huez et, trois ans plus tard, au Grand Bornand, le coordinateur du cyclisme luxembourgeois, Frank Schleck (44 ans), décrypte pour Le Quotidien les étapes décisives.
«Ce qui s’est passé dans cette étape était un peu à prévoir. On savait qu’une échappée irait au bout. Ce que je retiens surtout, outre le beau succès de Carapaz, c’est l’attaque de Pogacar. Je ne sais pas bien qui dans son entourage pourrait lui dire de se montrer plus prudent. Je trouve qu’il se met dans une situation un peu étrange. Car il élimine d’abord ses propres coéquipiers. Il aurait été seul si quelque chose lui était arrivé. Et pour quel résultat ? Prendre dix secondes…
Je comprends son attaque dans le dernier kilomètre, où il prend finalement deux secondes. Mais son attaque dans le col du Noyer, je ne la comprends pas. C’est un battant, c’est beau pour le spectacle, mais cela pourrait être dangereux. S’il essuyait par malchance une crevaison, s’il tombait, s’il lui arrivait quoi que ce soit, personne ne serait avec lui. Dans sa position de maillot jaune, il n’a pas à faire ça. Il a assez d’avance au classement général, on est tous d’accord, il va tenir jusqu’au bout du Tour. Il restera quelques jours pour les échappées.
D’ailleurs, on a vu Bob Jungels dans le bon coup. Mais le risque est de voir sur ces étapes des coureurs comme Richard Carapaz et Simon Yates, de très bons grimpeurs. Ce sera dur de l’emporter, mais je le vois oser encore une fois, d’ailleurs des échappées sortiront encore.»
N. B. : Malgré la triste nouvelle de la disparition de sa mère, Gaby Schleck, survenue mardi, Frank Schleck a tenu courageusement à maintenir cette rubrique.