Presque un an après le huitième de finale du dernier Euro remporté par l’Angleterre contre l’Allemagne (2-0) à Wembley, les deux nations se retrouvent mardi (20 h 45) à Munich en Ligue des nations, en quête de certitudes à cinq mois du Mondial-2022.
La Mannschaft tenue en échec par l’Italie (1-1), les Three Lions battus en Hongrie (1-0) pour la première journée de la compétition : les deux sélections peinent à trouver de la régularité dans leurs performances, faisant, pour le moment, plus figure d’outsiders que de favoris au Qatar.
Il y a quasiment un an, leur duel de l’Euro avait été un tournant pour les deux équipes. Un « petit » tournant pour les Anglais, qui avaient commencé à réellement croire en leur chance de sacre continental en sortant leur bête noire historique, mais surtout un tournant majeur pour l’Allemagne qui avait dit adieu ce jour-là à Joachim Löw, avec qui elle avait écrit quelques-unes de ses plus belles pages.
Les Anglais, vainqueurs sur des buts de Raheem Sterling et Harry Kane, avaient notamment survécu à quelques grosses occasions allemandes et cette victoire – la deuxième seulement en phase finale d’un grand tournoi contre les Allemands depuis 1966, après un succès en poule à l’Euro-2000– avait servi de déclic.
Southgate tâtonne encore
L’Angleterre avait ensuite écrasé l’Ukraine en quart (4-0), renversé le Danemark en demie (2-1, ap.), avant de butter sur l’Italie, aux tirs au but, en finale (1-1 a.p, 3 tab à 2). Mais depuis, la sélection de Gareth Southgate semble tâtonner.
Il y a bien eu des succès faciles contre Andorre (4-0 et 5-0), l’Albanie (5-0) ou Saint-Marin (10-0) en éliminatoires pour le Mondial, mais l’animation offensive est souvent défaillante contre des adversaires plus relevés, comme en Hongrie. Les nuls contre ce même adversaire à Wembley (1-1) ou en Pologne (1-1), avaient été du même acabit que le match raté de samedi.
Gareth Southgate a admis après le match ses propres incertitudes : « Lors de ces quatre matches (de Ligue des nations), on doit essayer de trouver l’équilibre entre voir de nouvelles choses, tester des joueurs et essayer de gagner. Peut-être qu’aujourd’hui je n’ai pas trouvé le bon équilibre. »
Le stade de Munich, où la Three Lions avaient infligé un cinglant 5-1 aux Allemands, en éliminatoires pour le Mondial-2002, inspirera-t-il les attaquants anglais ? Ils trouveront en tout cas face à eux des Allemands invaincus depuis dix matches et l’arrivée de Hansi Flick sur leur banc, après l’Euro. L’ancien adjoint de Joachim Löw peut même se targuer d’avoir établi un nouveau record pour les débuts d’un sélectionneur de la Mannschaft avec huit victoires consécutives et deux matches nuls.
L’Allemagne contre trois « finalistes »
Si cette série a rendu à l’Allemagne une certaine confiance après l’élimination de l’Euro, elle ne dit cependant rien du niveau réel des quadruples champions du monde.
Les huit victoires ont été acquises contre des adversaires de second niveau. Et les confrontations avec des pays du top 10 du classement FIFA ont démontré les carences du onze de Flick : 1-1 contre les Pays-Bas en mars, et 1-1 samedi contre une Italie inexpérimentée, avec six néophytes. Ce match nul en Italie, a reconnu Flick, « n’était pas au niveau de nos ambitions ».
« Il nous a manqué de l’intensité, de la coordination, également en défense (…). Nous avons plus de qualité que cela, il nous a manqué aussi de la précision », a souligné le technicien, qui s’appuie sur une forte ossature du Bayern Munich, avec le capitaine Manuel Neuer et l’inusable Thomas Müller.
Malgré leurs échecs lors des deux derniers grands tournois (élimination au premier tour au Mondial-2018 et en 8e de finale à l’Euro), les Allemands continuent de croire en leurs chances pour le titre mondial. Avec des matches contre son adversaire en finale des Mondiaux de 1982 avec l’Italie, de 1966 avec l’Angleterre et de 1954 avec la Hongrie, la Mannschaft est renvoyée à son prestigieux passé pendant ce premier tour de Ligue des nations qui dira si elle est enfin capable de se hisser au niveau de ses ambitions.