Florentino étant suspendu dans l’entrejeu pour le match retour des barrages contre Monaco, Leandro Barreiro aura-t-il droit à sa première titularisation en C1 ? C’est important, car les autres joueurs de l’entrejeu, eux aussi, seront bientôt en danger.

Un Erpeldangeois au cœur d’un match qui vaut un 8^e de finale contre le FC Barcelone ou Liverpool, et optionnellement 11 millions d’euros? On dirait bien que c’est ce à quoi le Benfica Lisbonne prépare Leandro Barreiro depuis des mois. Jusqu’au positionnement assez reculé qu’il a occupé au stade Louis-II à son entrée en jeu conte Monaco, pour verrouiller un succès crucial (0-1), mercredi, il semble que sa montée en puissance désigne le Roude Léiw pour tenir un rôle majeur, mardi prochain au Estádio da Luz.

Le carton jaune reçu par Florentino en principauté, son troisième avertissement après Monaco déjà, en novembre, puis Bologne, va en effet libérer une place dans l’entrejeu lisboète. Dans un secteur où le recours automatique de Bruno Lage s’appelle Leandro Barreiro, ce qui a donné un relief encore plus important à son entrée en jeu d’avant-hier.

C’est qu’après quelques semaines de galère au cœur de l’automne (Barreiro s’était contenté de 2 minutes contre l’Étoile rouge de Belgrade, de 4 contre l’Atlético Madrid et de 5 déjà contre Monaco, en phase de poule unique), «Leo» a depuis pris la place du gars qui entre systématiquement en Ligue des champions quand il s’agit de gérer le trafic, en fin de partie. Le changement de standing est évident : 29 minutes contre le FC Barcelone (contre qui il avait pratiquement arraché un penalty avant que les Blaugrana ne l’emportent sur la contre-attaque, à la dernière seconde), 18 contre la Juventus Turin et 23 donc, mercredi, de nouveau contre l’ASM. Arrêts de jeu compris, on est sur une assurance d’une demi-heure de présence sur le terrain. Suffisant pour être hautement formateur.

Aursnes et Kökçü, aussi, sont menacés

Suffisant surtout pour postuler quand le besoin s’en fait sentir. Et c’est aujourd’hui que la pente s’élève, que les matches deviennent monstrueux, que les enjeux deviennent mirifiques, que «Leo» pourrait vraiment sortir du bois, dans un timing parfait pour prendre la lumière. Car dans ce milieu de terrain du Benfica, les deux autres routiniers, le Turc Kökçü et le Norvégien Aursnes, comptent déjà deux cartons jaunes et le prochain sera fatal à leur présence à la prochaine échéance de «Champions». En somme, si l’un des deux devait recevoir un avertissement au match retour contre Monaco, il raterait de facto le match aller d’un éventuel huitième, en sachant déjà que l’adversaire sera un candidat majeur au sacre final.

Benfica ayant l’assurance de recevoir au match aller, au prochain tour, l’idée de voir l’ancien joueur de Mayence d’entrée de jeu au Camp Nou ou à Anfield Road est encore lointaine, mais avec l’avancée dans la compétition, elle prend de l’épaisseur. Plus son club ira loin, plus il aura de chance de jouer un rôle dans cette belle campagne : l’UEFA a communiqué de longue date que le décompte des cartons jaunes serait remis à zéro à la fin des quarts de finale seulement. Et que d’ici là, chaque joueur serait suspendu selon une base immuable, soit à partir du troisième avertissement, puis à cinq, sept, neuf…

«Leo», lui, n’en a pas encore pris en 81 minutes de présence sur le terrain. Il est le seul, dans son secteur de jeu, à n’avoir donc, aucun boulet au pied. La porte est grande ouverte, la configuration idéale. Voilà Barreiro libre de passer du statut de «Monsieur 30 minutes» à celui de «Monsieur une heure au moins». Il lui suffit d’être à l’image de ce qu’il a été la plupart du temps quand il a joué, c’est-à-dire bon. Monaco, mardi prochain, sera-t-il son tremplin vers les étoiles?