Arsenal, longtemps mené, a réussi à accrocher le Bayern Munich (2-2), son épouvantail en Ligue des champions, grâce à l’apport de ses remplaçants, mardi à Londres, une semaine avant un quart retour à grand suspense.
L’avant-match a été perturbé par les menaces du groupe jihadiste Etat islamique à l’encontre de la compétition européenne reine, mais le football a vite repris ses droits à l’Emirates, théâtre d’une affiche animée, riche en rebondissements et tendue, jusqu’à la dernière seconde.
Chez lui, le leader de Premier League en a fait voir de toutes les couleurs aux « Gooners », le surnom de ses supporters. Ces derniers sont passés de l’extase avec l’ouverture du score de Bukayo Saka (12e, 1-0), au doute après avoir été renversés en vingt minutes (18e, 32e), puis à la folie d’une égalisation méritée (76e).
Annoncés favori en vertu d’une dynamique bien plus vertueuse, face à un adversaire qui l’a éliminé à chaque confrontation dans la compétition (2013, 2014 et 2017), Arsenal a poussé de bout en bout mais a été trahi par sa défense, pourtant la meilleure du royaume.
Il ne faut toute façon jamais enterrer le Bayern Munich, géant allemand aux six titres en Ligue des champions, même si son étoile a fortement pâli au courant d’une saison ratée en Allemagne.
Le « Rekordmeister » place ses derniers espoirs dans la C1 pour éviter une saison blanche (sans trophée) qu’il n’a plus connu depuis 2012. Et cela passe par une victoire contre Arsenal, présent en quarts pour la première fois depuis quatorze ans.
Les Londoniens ont pris le dessus d’entrée, mardi, et leur domination s’est concrétisée sur une frappe brossée de Saka qui a contourné Eric Dier et Manuel Neuer, le gardien vétéran tout juste revenu de blessure (12e, 1-0).
Kane, encore lui
La performance de l’ailier anglais, impliqué sur huit buts (quatre marqués et quatre passes décisives) en huit matches de Ligue des champions cette saison, a cependant été rapidement effacée.
Est-ce dû à la réussite des attaquants bavarois? Ou plutôt à la faillite de la défense anglaise? Toujours est-il que cette dernière a cédé deux fois en un quart d’heure, alors qu’elle n’avait pas encaissé le moindre but jusqu’ici à domicile en C1.
Les deux défenseurs centraux, Gabriel et William Saliba, ont commis des erreurs fatales, à rebours des louanges qu’ils reçoivent constamment au royaume.
Le Brésilien a d’abord manqué une relance, la balle est revenue à Leon Goretzka qui a trouvé Serge Gnabry (18e, 1-1), ailier dont la carrière a été lancée sous le maillot d’Arsenal.
Saliba, trop statique, a ensuite fait tomber Leroy Sané d’un croche-pied dans la surface. Harry Harry Kane, l’ex-gloire de Tottenham, club ennemi d’Arsenal, s’est chargé de transformer le pénalty sans souci (32e, 1-2).
Les « Gunners » ont pourtant continué courageusement à attaquer les lignes adverses et cette détermination a fini par payer, assez tardivement.
La libération est venue des pieds de deux remplaçants: Gabriel Jesus a dribblé dans la surface avant de servir Leandro Trossard (76e, 2-2), également entré dix minutes plus tôt.
Le banc du Bayern a failli répliquer par Kingsley Coman, mais la tentative du Français s’est heurtée à un poteau de David Raya (90e).
Le stade s’est levé comme un seul homme dans le temps additionnel quand Saka s’est effondré dans la surface, touché par Neuer, mais l’arbitre a visiblement estimé que l’ailier anglais avait laissé traîner sa jambe pour obtenir un pénalty.
Le suspense n’en sera que plus grand au retour le 17 avril à Munich.