Une chance supplémentaire pour les coureurs des grands tours : le report envisagé à l’automne de Liège-Bastogne-Liège, l’un des « monuments » du cyclisme qui aurait dû se courir dimanche, avantage les hommes du Tour de France, de l’avis de l’ancien champion Laurent Jalabert.
D’abord, une évidence dans le calendrier qui reste à officialiser en fonction de la reprise souhaitée des compétitions: « Liège aura lieu après le Tour de France », souligne le Français qui a obtenu les meilleurs résultats (2e en 1997 et 1998) dans la Doyenne des classiques depuis la victoire historique de Bernard Hinault, sous la neige, voici quarante ans.
La date de la course, si le cyclisme peut reprendre sa place dans un monde bouleversé par la pandémie de coronavirus: probablement dans la première quinzaine d’octobre, selon le projet qui semble avoir la faveur d’une majorité. Soit dans le prolongement du Tour de France (29 août au 19 septembre) et du championnat du monde (27 septembre) qui concernera sensiblement les mêmes coureurs que la Doyenne, au vu de son parcours sélectif.
« La course restera la même », analyse Jalabert qui réfute l’aléa climatique: « On a encore plus de chance qu’en avril d’avoir du beau temps ». Il retient, en revanche, la différence liée au plateau qui pourrait être quelque peu différent de l’habitude.
Pas de saturation
« Les qualités demandées seront identiques mais on retrouvera peut-être des coureurs qui n’ont pas l’habitude d’être au départ », estime le Tarnais, actuellement confiné dans sa maison du Sud-Ouest. Même s’il n’exclut pas qu’un coureur de classiques qui n’aura pas participé au Tour ait sa chance.
Si les derniers lauréats de la Doyenne (Jakob Fuglsang, Bob Jungels, Alejandro Valverde, Wout Poels) ont réussi dans les grands tours, les principaux prétendants au maillot jaune délaissent la course liégeoise, au dénivelé pourtant équivalent à une étape de montagne. Cette fois, la donne change. « On ne va pas entendre parler de saturation », prévoit Jalabert devant une saison concentrée sur trois, au maximum quatre mois.
« Les courses vont s’enchaîner, relève-t-il. Ceux qui vont arriver sur le Tour de France auront une envie énorme. Tout dépend ensuite de la façon dont ils sortiront du Tour. Mais, dans les deux-trois semaines qui suivent, on peut être très performant ». D’autant que les candidats n’auront pas eu une campagne de classiques en début de saison pour éroder leurs forces.
De là à voir des hommes tels que Egan Bernal, le Colombien vainqueur du Tour 2019, ou Thibaut Pinot, se mêler à la lutte, le pas est vite franchi. Aucun des deux ne connaît Liège-Bastogne-Liège. Mais tous deux (Pinot vainqueur en 2018, Bernal 3e en 2019) ont déjà brillé dans le Tour de Lombardie, la classique de fin de saison qui se rapproche le plus, par son parcours, de l’inimitable Doyenne.
AFP