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L’équipe féminine du Paris SG secouée par l’agression d’une joueuse


Kheira Hamraoui (à g.) rentrait d'un dîner avec Aminata Diallo quand elle a été rouée de coups sur les jambes avec une barre de fer. (Photo : AFP)

La sélection féminine du Paris SG est secouée et la presse du monde entier est aux aguets après l’agression de sa joueuse Kheira Hamraoui, une internationale française de football victime d’un violent guet-apens.

La garde à vue de sa coéquipière Aminata Diallo, qui, à 26 ans, évolue au même poste qu’elle et qui était entendue par la police depuis mercredi dans le cadre de cette affaire, a été levée jeudi en fin d’après-midi, a annoncé Maryvonne Caillibotte, la procureure de Versailles, près de la capitale française.

À deux jours de son duel au sommet contre l’Olympique lyonnais en D1, en Championnat de France, le club, sous le choc, a décidé d’annuler les rendez-vous médias prévus vendredi. L’entraînement se déroulera à huis clos, et la conférence de presse initialement prévue avec l’entraîneur et une joueuse n’aura finalement pas lieu, de crainte que toutes les questions ne portent sur cette agression.

Kheira Hamraoui rentrait d’un dîner, organisé par le PSG, avec Aminata Diallo au volant de la voiture, lorsque leur véhicule a été arrêté. Kheira Hamraoui en a été sortie pour être « rouée de coups sur les jambes avec une barre de fer » par deux hommes qui ont ensuite pris la fuite, a expliqué une source judiciaire. La joueuse a été conduite à l’hôpital pour y recevoir des points de suture.

Une autre joueuse du PSG, Sakina Karchaoui, a été entendue jeudi matin dans le cadre de la procédure, sans être placée en garde à vue, a-t-on appris auprès d’une source proche du dossier. Quant à la garde à vue d’un ami d’Aminata Diallo, qui est incarcéré à Lyon (sud-est) et qui avait lui aussi été entendu dans le cadre de cette affaire, elle a également été levée, selon la procureure de Versailles.

«Leurs vacances ensemble»

Le groupe du Paris SG, qui prépare le choc contre son grand rival, l’OL, est « très surpris » par cette histoire, selon cette même source, car Kheira Hamraoui et Aminata Diallo étaient « amies : elles passent leurs vacances ensemble ». Sur leurs comptes respectifs sur les réseaux sociaux, elles posent souvent ensemble sur les photos.

L’affaire jette une ombre sur le PSG. L’histoire est suivie par la presse mondiale, racontée, par exemple, par le quotidien catalan Vanguardia. Elle est aussi évoquée dans la presse nord-américaine, dont le prestigieux New York Times, qui rappelle l’affaire Harding-Kerrigan ayant secoué le monde du patinage artistique avant les Jeux olympiques d’hiver de 1994. Nancy Kerrigan, médaillée d’argent au cours de ces JO, avait été agressée quelques semaines plus tôt à la barre de fer, à une jambe, dans un guet-apens orchestré par l’entourage de Tonya Harding, une de ses rivales sur la glace.

Le football français aussi est touché par cette histoire. « C’est une info qui m’a, à titre personnel, choquée », a déclaré l’entraîneure de Lyon, Sonia Bompastor, après la victoire contre le Bayern Munich (2-1) en Ligue des champions. « Je suis encore un peu sonnée par cette information. Même chez les garçons, on n’avait jamais vu un tel précédent. C’est quelque chose qui est forcément négatif » pour le football féminin, a-t-elle ajouté.

Souci personnel

Cette affaire n’a pas empêché le PSG d’écraser le Real Madrid (4-0) en Ligue des champions mardi, sans Hamraoui, titulaire inamovible depuis son retour à Paris où elle avait déjà joué de 2016 à 2018. Officiellement indisponible pour « un souci personnel », la joueuse de 31 ans, reconnaissable à sa longue chevelure blonde et frisée, avait laissé contre le Real sa place sur le terrain à Diallo, sa doublure habituelle en club, qui a disputé la rencontre quasiment en intégralité.

L’enquête, déclenchée par la plainte de Kheira Hamraoui déposée vendredi dernier, a été ouverte pour violences volontaires avec une interruption totale de travail (ITT) de moins de huit jours, en réunion, avec arme et avec préméditation. Aminata Diallo, formée à Lyon après avoir grandi à Grenoble et qui a été sélectionnée à sept reprises en équipe de France, ne s’est pas exprimée pendant sa garde à vue, avait précisé mercredi une source judiciaire.

LQ/AFP