Le procès dans lequel le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, poursuit Eric Cantona pour diffamation a été reporté vendredi, à la demande de leurs avocats qui souhaitaient protester contre la réforme de leur régime de retraites.
Didier Deschamps accuse Eric Cantona, son ancien partenaire en équipe de France dans les années 1990, de l’avoir diffamé à la veille de l’Euro-2016 quand il avait déclaré dans le quotidien britannique The Guardian que Karim Benzema et Hatem Ben Arfa n’étaient pas sélectionnés en raison de leurs origines.
Devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, les avocats de Didier Deschamps, Me Carlo Alberto Brusa, et d’Eric Cantona, Me Céline Bekerman, ont demandé le renvoi pour se montrer « solidaires du mouvement » de protestation de leur profession contre la réforme de leur régime autonome de retraite. Ils ont assuré que leurs clients avaient l’intention d’être présents lorsque l’affaire serait débattue. Le procès a été reporté au 12 octobre 2021, mais d’ici-là, une audience a été fixée au 17 septembre 2020 pour examiner des nullités de procédure soulevées par l’avocate d’Eric Cantona.
« Liberté d’expression »
« Une chose est sûre, Benzema, (exclu des Bleus à cause de sa mise en examen dans l’affaire de la sextape visant son partenaire Mathieu Valbuena, NDLR) et Hatem Ben Arfa (alors sur la liste des réservistes, finalement non retenu, NDLR) ce sont les deux meilleurs joueurs en France et ils ne joueront pas à l’Euro. Ce qui est certain également c’est que leurs origines sont nord-africaines. Donc oui, le débat est ouvert », avait déclaré « Canto », ancienne idole de Manchester United, dans le Guardian, le 26 mai 2016. « Deschamps a un nom qui sonne bien français. C’est peut-être le seul en France à avoir un nom aussi français. Personne ne s’est jamais mélangé avec personne dans sa famille. Comme les Mormons en Amérique », avait-il ajouté.
Deschamps avait immédiatement déposé plainte pour diffamation. « En vouloir ce serait un faible mot, je ne peux pas oublier », avait-il déclaré six mois plus tard. Interrogée avant l’audience, Me Bekerman a défendu la « liberté d’expression » d’Eric Cantona.
LQ/AFP