Le maire de Marseille Benoît Payan a annoncé vouloir vendre le stade Vélodrome, temple du foot marseillais, en raison de son coût élevé pour la commune, après la présentation d’un audit soulignant la situation financière « catastrophique » de la ville.
« Le stade, je veux le vendre parce qu’il nous coûte trop d’argent. Je veux le vendre parce que c’est une gabegie financière », a expliqué mercredi soir l’édile lors d’un échange sur Facebook avec des internautes, en rappelant qu’il s’était déjà exprimé en ce sens lorsqu’il était dans l’opposition.
« Je le ferai si je trouve un acheteur. Et je me débrouillerai dans les mois, les années qui viennent pour trouver un acheteur. Le stade, c’est plus possible. Niet, terminé. 15 millions d’euros de la poche des Marseillaises et des Marseillais pendant 30 ans, terminé », a-t-il lancé.
« La boîte de pandore des investissements manqués »
L’élu avait dénoncé mercredi un gaspillage de l’argent public par l’ancienne majorité de droite de la ville dirigée pendant vingt-cinq ans avec l’ex-maire LR Jean-Claude Gaudin à l’occasion de la remise d’un audit commandé après la victoire de la gauche aux municipales. « Et, en matière de gabegie, c’est souvent par le sport que la majorité précédente a pêché, c’est un peu la boîte de pandore des investissements manqués », avait notamment expliqué l’élu citant en exemple le stade Vélodrome « dont la mauvaise négociation financière nous a coûté 93 millions d’euros ».
Inauguré en 1937 avec une piste de cyclisme, rénové et livré en octobre 2014, le Vélodrome est devenu le deuxième plus grand stade français. Une toiture a été installée. Les travaux ont coûté 268 millions d’euros. Alors dans l’opposition, Benoît Payan avait dénoncé le partenariat public-privé engagé par la municipalité de droite avec le consortium Arma pour la rénovation du stade en pointant un surcoût important lié à des « frais financiers exorbitants ».
Côté recettes, la chambre régionale des comptes avait déjà estimé en novembre dernier dans un rapport au vitriol sur la gestion de la commune, que le loyer versé à la ville par l’Olympique de Marseille était trop faible. Il faudrait qu’il passe à 8 millions d’euros par an, contre 5 aujourd’hui, écrivaient les magistrats dénonçant également les 52,2 millions d’euros de subventions versées entre 2012 et 2017.
La déclaration du maire de Marseille survient en pleine crise à l’OM, au lendemain de la mise à pied de l’entraîneur portugais André Villas-Boas et quatre jours après les violences incidents commis par des supporters au centre d’entraînement.
LQ/AFP