« La Super Ligue n’est pas morte, loin de là », a assuré vendredi Bernd Reichart, le patron d’A22, la société promotrice de la compétition, au lendemain d’une décision de l’avocat général de la Cour de justice européenne favorable à l’UEFA, qui menace de sanctionner les futurs participants.
« La Super Ligue n’est pas morte, loin de là, elle est bien vivante », a déclaré le dirigeant depuis Madrid, en présence des présidents du Real Madrid, Florentino Pérez, et de Barcelone, Joan Laporta. L’ex-président de la Juventus Turin, le 3e club qui continue de porter le projet sur les 12 qui en sont à l’origine, était absent.
Lancé en fanfare en avril 2021, ce projet de compétition privée et semi-fermée concurrente de la Ligue des champions a capoté en seulement 48 heures face à la fureur de nombreux supporters et la menace de mesures politiques, avant de resurgir mi-octobre au moment du lancement de la société A22.
Cette structure se dit désireuse d’ouvrir « un dialogue » sur l’avenir du football européen de clubs en rencontrant chacun de ses acteurs.
« L’UEFA ne peut pas être à la fois juge et partie »
L’avocat général de la Cour de justice européenne a toutefois estimé jeudi que les clubs de Super Ligue pouvaient développer leur propre compétition « en dehors de l’écosystème de l’UEFA et de la Fifa » mais ne pouvaient pas simultanément « continuer de participer aux compétitions organisées par la Fifa et l’Uefa sans l’autorisation préalable desdites fédérations ».
« C’est un avis non contraignant », a poursuivi M. Reichart. « Nous continuerons de travailler jusqu’au jugement. Nous continuons de penser que l’UEFA ne peut pas être à la fois juge et partie, à la fois l’organisateur qui régule la compétition et qui régule l’accès au marché ».
Des conversations avec plus de 30 clubs
La Cour de justice a « reconnu que n’importe qui pouvait organiser des compétitions », a précisé Luis Alonso, du cabinet Clifford Chance qui représente A22. « L’UEFA et la Fifa n’ont pas l’exclusivité d’organiser des compétitions ».
« L’affaire Bosman a consacré la libre circulation des travailleurs dans le sport professionnel et je suis convaincu que la Super Ligue consacrera la libre compétition dans le sport professionnel », a-t-il ajouté.
« Ces dernières semaines, nous avons eu des conversations avec plus de 30 clubs dans plus de 10 pays et ils partagent notre diagnostic selon lequel des réformes sont nécessaires dans l’attractivité des compétitions, telles que le +fair-play+ financier et la gouvernance. Les clubs veulent posséder leur propre destin », a encore assuré M. Reichart.