Les acteurs de la Ligue 1 se réjouissent de l’arrivée de Lionel Messi au PSG, annoncée par plusieurs médias français et confirmée par son père mardi, capable de redonner un nouveau souffle à un Championnat de France ballotté par une rude conjoncture économique.
Depuis que Messi a reconnu dimanche que cette issue était une « possibilité », les rumeurs sur son arrivée imminente faisaient florès depuis le week-end, à tel point que depuis deux jours des supporters fébriles l’attendent à l’aéroport du Bourget, au nord de Paris, ou près du Parc des Princes.
Mais cette fois une source ayant connaissance du dossier a affirmé aux médias que Lionel Messi arriverait mardi après-midi à Paris. Peu après, le père et conseiller du joueur, Jorge Messi, arrivé à l’aéroport de Barcelone-El Prat, a confirmé la nouvelle aux journalistes présents. L’ex-star du Barça a rejoint l’aéroport dans la foulée, accompagné de sa femme et ses enfants.
La presse française évoque de son côté l’intérêt réciproque entre les deux parties, et la proposition du PSG d’un contrat d’au moins deux ans, assorti d’un salaire annuel net autour de 40 millions d’euros. De tels émoluments placeraient Messi au niveau de Neymar (36 millions d’euros), le footballeur le mieux payé en France.
Tous se réjouissent à la perspective de le voir porter le maillot du PSG, qui réussit un coup sensationnel en attirant le joueur libre depuis que le Barça a renoncé à prolonger son contrat. L’exploit serait d’autant plus retentissant que la Ligue 1 souffre d’un déficit d’attractivité face à ses puissants voisins (Angleterre, Italie, Espagne, Allemagne) qui accumulent les trophées continentaux.
« Un signal fort »
Le sextuple Ballon d’or, l’homme aux 474 buts en 520 matches de Liga avec le FC Barcelone, a de quoi terrifier les défenses françaises, autant que redonner du baume au cœur dans des clubs très éprouvés ces derniers mois par la pandémie et la crise des droits TV.
Ce serait donc la revanche de la « Farmers League » (« championnat de paysans ») que les Anglais se plaisent à railler. « On dit qu’on a un championnat de merde, plein de choses qui ne sont pas bonnes. Si on arrive à faire venir un joueur comme lui, c’est extraordinaire. On va se régaler », assurait le nouvel entraîneur de Brest, Michel Der Zakarian, avant l’annonce. « Qu’il choisisse la L1 voudrait dire beaucoup de choses, ça apporterait de la visibilité et ça valoriserait notre championnat. Ce serait vraiment un signal fort », complétait son homologue de Rennes, Bruno Genesio.
Avant même qu’il ait posé le pied en France, on s’arrachait déjà la « Pulga » : « Vous voyez Messi venir à Saint-Étienne ? Ce serait un plus en termes de qualité et de notoriété. C’est un joueur de folie », s’enflammait Claude Puel, à la tête des Verts. « Pour la Ligue 1 et les spectateurs, ce serait une très, très bonne nouvelle. Un peu moins pour les entraîneurs », s’amusait l’entraîneur de Lens Franck Haise.
Droits internationaux
Aujourd’hui, c’est une nouvelle ère qui peut s’ouvrir pour la Ligue 1, en quête d’élan après 18 mois compliqués, entre arrêt prématuré de la saison 2019-20, crise des droits TV et stades à huis clos. L’exercice 2021-22 reste sous tension, notamment en raison du conflit opposant la Ligue aux diffuseurs beIN Sports et Canal+.
« Pour la L1, l’intérêt majeur sur le plan économique sera l’optimisation des droits internationaux, qui sont très faibles », explique Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport et Cycle, première organisation professionnelle du secteur sport et loisirs. Ceux-ci sont évalués autour des 80 millions d’euros par an jusqu’en 2024, très loin du 1,5 milliard d’euros que touchent les clubs de la Premier League, le Championnat qui génère le plus d’argent, ou même des 139 millions d’euros de la Serie A italienne (hors États-Unis et Moyen-Orient).
« Cela reste assez marginal. On a vu l’exemple de l’arrivée de Cristiano Ronaldo en Serie A, lorsqu’il a signé à la Juventus (en 2018), les droits TV n’ont pas forcément augmenté », nuance Raffaele Poli, responsable de l’Observatoire du football au Centre international d’étude du sport, basé à Neuchâtel. « Il peut y avoir un impact au niveau des sponsors. Mais en soit, la plupart des petites équipes sont soutenues par des sponsors régionaux. Les grandes multinationales et entreprises vont s’associer aux grands clubs, pas aux petits. Pour moi, il y aura de petits avantages, mais ce ne sera pas de l’ordre d’une différence significative », poursuit-il.
LQ/AFP