La légende américaine du snowboard Shaun White a fait ses adieux, vendredi en terminant 4e en half-pipe. En patinage, la Russe Kamila Valieva est plus que jamais dans la tourmente.
Des larmes et des applaudissements. À Zhangjiakou, une page de l’histoire du snowboard s’est tournée avec les adieux émouvants de White. À 35 ans, il n’a pas réussi à ajouter de médaille à son triplé en or (2006, 2010, 2018) et s’est classé quatrième, comme en 2014, son plus mauvais résultat aux JO.
White a réussi malgré tout à instiller un peu d’émotion, avec ses larmes et l’hommage unanime de ses adversaires et des spectateurs, à des Jeux qui en manquent cruellement jusque-là : «Je voulais plus aujourd’hui évidemment», a-t-il lâché, en larmes. «Je suis quand même fier de ce que j’ai fait.»
Celui qui fut surnommé «Flying Tomato» ou «Red Zeppelin», a laissé une trace durable dans l’histoire de son sport : «Son héritage transparaît dans chaque rider ici», assure son compatriote Taylor Gold, 5e. «Nous faisons toutes ces figures en partie grâce à lui.»
White peut partir l’esprit libre : il n’avait plus de quoi rivaliser avec la nouvelle génération incarnée par Ayumu Hirano. Le Japonais de 23 ans a décroché l’or en devenant le premier à passer en compétition trois triple cork, soit triples saltos combinés à quatre tours sur lui-même.
En super-G, le titre est revenu à la Suissesse Lara Gut-Behrami qui s’est offert pour la première fois l’or olympique, sa deuxième médaille à Yanqing après le bronze du géant : «C’est génial d’avoir réussi à skier comme ça, c’était facile à skier avec cette neige. C’est une piste qu’on ne connaissait pas. On n’a même pas eu les entraînements de descente, donc c’était l’inconnue», a résumé Gut-Behrami qui n’a pas été épargnée par les blessures. L’Américaine Mikaela Shiffrin, éliminée en slalom et en géant, est restée loin du podium (9e).
Son épreuve n’est programmée que mardi mais Kamila Valieva, grande favorite pour l’or en patinage artistique, suscite beaucoup d’intérêt. Celle qui a permis à la Russie de remporter l’épreuve par équipes s’est entraînée normalement vendredi matin, quoique brièvement.
Peu après cet entraînement, coup de tonnerre : l’ITA, l’instance chargée des contrôles antidopage durant les JO, annonce que la prodige de 15 ans a été contrôlée positive à la trimétazidine, une substance qui faciliterait la circulation sanguine, lors d’un test effectué le 25 décembre au cours des Championnats de Russie.
Notifiée du contrôle positif mardi – soit au lendemain de la victoire de l’équipe russe sous drapeau neutre dans la compétition par équipes à Pékin à laquelle elle a participé – l’agence antidopage russe a alors suspendu Valieva «provisoirement avec effet immédiat», avant que cette suspension ne soit levée.
Sa participation à la suite des Jeux de Pékin est désormais suspendue à une décision du Tribunal arbitral du sport, saisi par le CIO et la fédération internationale de patinage (ISU). Le verdict du TAS est attendu avant le début de la compétition féminine mardi.
Record du monde pour Nils Van der Poel
Cette affaire pourrait relancer la fracture, déjà profonde depuis le scandale des JO-2014 de Sotchi, entre la Russie et les instances sportives internationales : «Les délais d’analyse de l’échantillon soulèvent des interrogations sérieuses», a déjà contre-attaqué le président du Comité olympique russe Stanislav Pozdnyakov, qui lance la thèse du complot : «Quelqu’un a retenu l’échantillon jusqu’à la fin de la compétition de patinage par équipes.»
En ski de fond, le Finlandais Iivo Niskanen a remporté le 15 km en style classique.
En patinage de vitesse, le Suédois Nils Van der Poel a ajouté à son titre sur 5 000 m celui du 10 000 m, avec un record du monde à la clef, devant le Néerlandais Patrick Roest, déjà médaillé d’argent sur 5 000 m, et l’Italien Davide Ghiotto.
Van der Poel est le seul à troubler l’insolente domination des Pays-Bas sur la glace de l’Anneau national de Pékin. Les Néerlandais peuvent se consoler avec la victoire de Suzanne Schulting dans le 1 000 m sur le petit anneau de short-track.
Les Allemands, eux, ne laissent aucune miette sur la piste de Yanqing. Après leur Grand Chelem en luge, ils ont réussi un doublé pour la première épreuve de skeleton, chez les messieurs, avec Christopher Grotheer devant Axel Jungk.
Du coup, l’Allemagne domine toujours le classement des médailles devant la Norvège, qui a remporté une nouvelle médaille d’or en biathlon avec la victoire implacable dans le sprint de Marte Olsbu Roeiseland, leader de la Coupe du monde.