[JO-2022] Sur le slalom, l’avènement de Vlhova et les malheurs de Shiffrin

Meilleure skieuse du monde l’an dernier, Petra Vlhova a été logiquement sacrée championne olympique pour la première fois sur le slalom mercredi à Yanqing, après une course à suspense qui a vu l’Américaine Mikaela Shiffrin continuer son naufrage olympique.

Petra Vlhova s’attendait sûrement, comme tout le monde, à un nouveau duel avec Mikaela Shiffrin, alors que les deux skieuses écrasent le slalom international depuis plusieurs années. Avec la sortie de l’Américaine en première manche, la Slovaque a finalement dû batailler avec une multitude d’outsiders pour rattraper un mauvais départ et décrocher sur le fil le premier titre en ski alpin de son pays.

« Honnêtement, ça a été difficile de rester calme et concentrée sur mon ski. Mais mon équipe m’a donné beaucoup de force. Ils ont cru en moi et m’ont répété : tu es forte, skie de façon libérée, fais-toi plaisir », a savouré la skieuse de 26 ans, seulement 8e de la première manche.

Des mots forts pour Vlhova qui s’est séparée, malgré les excellents résultats, de son entraîneur italien Livio Magoni au printemps pour un traitement trop brutal.

« On a juste demandé à Petra entre les deux manches d’être courageuse, d’y mettre tout son cœur avec rien à perdre », a apprécié le Suisse Mauro Pini, son nouveau coach, qui apporte des ondes positives à la championne.

Médaille d’argent pour Holdener

Vlhova a dominé un 2e tracé dessiné par Pini pour devancer d’un rien la championne du monde autrichienne Katharina Liensberger (à 8/100) et la Suissesse Wendy Holdener (à 12/100). Un titre, pour ses 3e JO, qui récompense la meilleure slalomeuse du monde actuellement, possédant 17 victoires en Coupe du monde dans la spécialité, dont cinq cette saison.

Meilleur temps de la première manche, l’Allemande Lena Dürr a subi le deuxième tracé et échoué à la 4e place, à seulement 19/100 de Vlhova, à 7/100 du podium, terminant en larmes dans les bras de Mikaela Shiffrin, venue la consoler.

Shiffrin était sortie de piste quelques heures plus tôt, dès la première manche, comme lundi sur le géant. Un double raté inédit pour la championne aux 73 victoires en Coupe du monde et aux deux titres olympiques (slalom en 2014, géant en 2018).

Shiffrin : « Ce n’est pas la fin du monde »

« Ce n’est pas la fin du monde, c’est vraiment stupide de s’en soucier autant, mais je sens que je dois me poser beaucoup de questions (…) c’est dommage, mais dans 24 heures, tout le monde s’en fichera », a-t-elle assuré.

Pour sauver ses Jeux, il reste à l’Américaine le super-G vendredi, puis la descente et le combiné, une course également cochée par Vlhova.

Derrière la Slovaque, les places sur le podium sont revenues à des habituées: la championne du monde autrichienne Katharina Liensberger glane à 24 ans une deuxième médaille d’argent olympique après celle du parallèle par équipes mixte en 2018. C’est la 4e médaille pour la Suissesse Wendy Holdener après sa razzia de 2018 (or par équipes, argent du slalom, bronze du combiné).

Seule Française en lice, Nastasia Noens a pris la 19e place à 2 s 88 pour ses quatrièmes et derniers Jeux olympiques.