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[JO-2022] Patinage artistique : la Russe Kamila Valieva contrôlée positive


La toute jeune Kamila Valieva (15 ans) a été contrôlée à la trimétazidine lors d'un test effectué le 25 décembre. Elle n'est pas sûre de participer au concours individuel, mardi. (Photo : AFP)

Patinera ? Patinera pas ? Le destin olympique de Kamila Valieva, favorite pour l’or à Pékin, mais contrôlée positive à une substance interdite, est désormais suspendu à une décision du Tribunal du sport (TAS) attendue avant le début de sa compétition individuelle mardi.

À 15 ans, Valieva se retrouve prise au milieu d’une retentissante affaire de dopage, avec en arrière-plan le conflit opposant, depuis le scandale du système de dopage d’État organisé notamment pour les JO-2014 de Sotchi, les autorités russes et les instances sportives internationales.

Invaincue jusque-là pour son premier hiver en seniors, Valiera a été contrôlée positive à la trimétazidine lors d’un test effectué le 25 décembre dernier au cours des championnats de Russie par l’agence antidopage russe (Rusada), a annoncé vendredi dans un communiqué l’ITA, l’instance chargée des contrôles antidopage durant les JO.

La trimétazidine, interdite depuis 2014

La trimétazidine, utilisée pour soulager les angines de poitrine, est interdite par l’Agence mondiale antidopage (AMA) depuis 2014, car elle améliorerait la circulation sanguine.

Notifiée du contrôle positif mardi – soit au lendemain de la victoire de l’équipe russe sous drapeau neutre dans la compétition par équipes à Pékin à laquelle elle a participé – l’agence antidopage russe a suspendu Valieva « provisoirement avec effet immédiat », explique l’ITA dans un long communiqué qui détaille le déroulé des événements. Cette suspension provisoire privait alors la jeune patineuse de participer à toute compétition, JO-2022 compris.

Mais « l’athlète a fait appel devant la commission antidopage de Rusada » mercredi et « dans la soirée », l’instance russe « a décidé de lever la suspension provisoire de l’athlète, lui permettant ainsi de continuer à participer aux JO », poursuit l’ITA.

Moscou contre le sport mondial

Néanmoins, « parce qu’une décision est nécessaire avant » le début de la compétition individuelle, programmée les mardi 15 et jeudi 17 février, « le CIO va exercer son droit à faire appel sans attendre la décision motivée de Rusada », annonce l’ITA.

La Fédération internationale de patinage (ISU) s’est jointe dans la foulée au recours du CIO, ravivant les lignes de fracture entre le sport russe et les instances sportives internationales, régulièrement dépeintes par Moscou comme un instrument de domination occidentale.

Le Comité olympique russe (ROC) a réagi vivement en s’interrogeant sur les conditions de l’analyse, réalisée à Stockholm, le laboratoire de Moscou ayant perdu son agrément dans le cadre des sanctions contre l’agence russe antidopage, et notamment sur les délais.

Les doutes du Comité olympique russe

« Les délais d’analyse de l’échantillon soulèvent des interrogations sérieuses. La norme internationale de traitement de l’échantillon A par le laboratoire de l’AMA est de 20 jours après la livraison de l’échantillon. Étrange que l’échantillon a mis près d’un mois pour aller de Saint-Pétersbourg à Stockholm », a souligné le président du ROC, Stanislav Pozdnyakov.

« Il semblerait que quelqu’un a retenu l’échantillon jusqu’à la fin de la compétition de patinage par équipe » aux Jeux olympiques de Pékin, remportée par les Russes, a-t-il ajouté.

Le jeune âge de la patineuse – moins de 16 ans – en fait une « personne protégée », ce qui implique la confidentialité autour de son contrôle, des sanctions potentiellement allégées, et la nécessité d’enquêter sur le rôle de son entourage, selon la réglementation de l’AMA.

L’école Tutberidze

Valieva est la dernière incarnation à succès de l’usine à championnes moscovite d’Eteri Tutberidze. L’ado russe a enchaîné les succès cet hiver avec notamment les Championnats d’Europe mi-janvier et le titre olympique par équipes lundi. Elle en a profité pour signer les tout premiers quadruples sauts féminins de l’histoire olympique.

Au-delà de son cas personnel, le contrôle positif de Valieva jette le trouble sur l’école Tutberidze, dont elle n’est qu’un des nombreux visages gagnants de ces dernières années. Les deux autres patineuses russes engagées aux Jeux de Pékin, Anna Shcherbakova, championne du monde en titre, et Alexandra Trusova, médaillée de bronze européenne et mondiale, en sont aussi des élèves. Toutes trois ont trusté le podium européen il y a moins d’un mois et semblent promises au podium olympique.

Parmi les anciennes protégées de la coach russe, il y aussi Alina Zagitova et Evgenia Medvedeva, respectivement championne olympique et vice-championne olympique en 2018, ou encore Alena Kostornaia, championne d’Europe 2020.

C’est le report de la cérémonie de remise des médailles de la compétition par équipe, pour des raisons « juridiques » selon le CIO, qui a été le point de départ de cette affaire.

Concernant cette épreuve, le principal problème est de déterminer les conséquences du contrôle positif de Valieva pour son équipe, victorieuse devant les États-Unis et le Japon, le Canada terminant à la quatrième place.

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