La Juventus a récupéré, provisoirement, ses 15 points retirés en janvier pour des transferts douteux, revenant ainsi sur le podium en Serie A, mais cela ne veut pas dire qu’elle échappera à une sanction, peut-être revue à la baisse.
Si la Juventus n’a pas obtenu jeudi l’annulation pure et simple de cette pénalité, elle a convaincu les juges du Collège de garantie – la plus haut degré de la justice sportive en Italie – de renvoyer l’affaire devant la cour d’appel de la Fédération italienne de football pour qu’elle « renouvelle son appréciation » dans cette affaire.
Cette décision ouvre la voie à une éventuelle réduction du nombre de points dont pourrait être sanctionnée la Juve, selon plusieurs médias.
D’ici une nouvelle décision, espérée avant la fin de la saison, la Juve retrouve ses 15 points et passe de la septième à la troisième place, ce qui lui permet de réintégrer le Top 4 synonyme de Ligue des champions la saison prochaine. Et ce, à trois jours de défier le leader, Naples, dans le choc de la 31e journée.
« Nous, on a toujours considéré qu’on avait 59 points, ceux que les joueurs ont conquis sur le terrain », a réagi sur Sky Sport l’entraîneur Massimiliano Allegri, s’exprimant avant le quart de finale retour de Ligue Europa contre le Sporting Lisbonne.
Francesco Calvo, directeur du football au sein du club, a exprimé sa « satisfaction » après une décision qui, a-t-il dit, « apporte de la certitude, à nous comme à nos rivaux pour les quatre premières places ».
Le club le plus titré du football italien avait été sanctionné le 20 janvier d’un retrait de 15 points pour avoir artificiellement réduit ses pertes en réalisant des plus-values jugées surévaluées lors de la vente de joueurs entre 2018 et 2021.
D’autres recours étaient examinés concernant les sanctions infligées à plusieurs dirigeants et ex-dirigeants bianconeri : deux ans et demi de suspension pour l’ex-directeur sportif Fabio Paratici, aujourd’hui à Tottenham; deux ans pour l’ex-président Andrea Agnelli ou seize mois à l’actuel directeur sportif, Federico Cherubini.
La Juve nie
Ces sanctions ont toutes été confirmées, au contraire de celle de l’ex-vice-président et ex-gloire de la Juve Pavel Nedved, dont la suspension de huit mois devra être revue.
La Juve n’en a donc pas fini avec la justice sportive. D’autant que la Fédération italienne examine en parallèle la possibilité de la juger pour une autre irrégularité présumée : avoir différé le paiement des salaires de ses joueurs pendant la pandémie de Covid-19, là aussi pour réduire artificiellement ses pertes.
La « Vieille dame » est accusée d’avoir annoncé officiellement le non-paiement de plusieurs mois de salaires mais d’avoir en fait convenu avec ses joueurs, via des accords privés, d’en payer une grande partie sur un exercice comptable suivant.
Le club, coté en bourse, fait aussi l’objet d’une procédure devant la justice ordinaire pour ces fraudes comptables présumées, portant à la fois sur ces plus-values dites « fictives » et sur ces « manœuvres » relatives aux salaires.
Le parquet de Turin a requis en décembre le renvoi en procès du club et de douze dirigeants et ex-dirigeants. La justice doit poursuivre l’examen de cette demande de renvoi le 10 mai.
John Elkann, président d’Exor, la holding de la famille Agnelli contrôlant la Juve, a répété en début de semaine, dans une lettre aux actionnaires, que « la Juventus nie tout acte répréhensible » dans ces affaires.
Cerné par les procédures, Andrea Agnelli a démissionné fin novembre de son poste de président, avec l’ensemble du conseil d’administration.
Outre ces procédures en Italie, la Juve est aussi visée depuis décembre par une enquête de l’UEFA sur de possibles « violations financières présumées ». Le club est sous étroite surveillance de l’instance européenne avec qui elle a conclu l’été dernier un plan de redressement sur trois ans pour respecter le fair-play financier.