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[Handball] Sébastien Edgar : «On ne fait que progresser»


Sébastien Edgar a été élu homme du match face à Chypre.

Le week-end dernier, la sélection nationale britannique, emmenée par le joueur de Käerjeng, a, pour la première fois de son histoire franchi la phase 1 des éliminatoires.

Le chemin qui mène à l’Euro-2026 est semé d’embûches pour les «petites» nations du handball. C’est notamment le cas de la Grande-Bretagne de Sébastien Edgar.

À Bakou, le joueur de Käerjeng et ses compatriotes ont disputé, le week-end dernier (du 13 au 15 janvier), la première phase des éliminatoires au cours d’un tournoi regroupant quatre nations : l’Azerbaïdjan, le pays hôte, Chypre, Malte et donc la Grande-Bretagne.

En remportant le tournoi, la Grande-Bretagne a passé pour la première fois de son histoire la phase 1 des éliminatoires d’un Euro. Quel est votre ressenti ?

Sébastien Edgar : C’est quelque chose d’incroyable ! On a le même coach depuis 5 ans et on travaille beaucoup à chaque stage d’entraînement. Et à chaque compétition qu’on fait, on ne fait que progresser et là c’est vrai qu’on peut dire que c’est le travail qui paye.

Pouvez-vous nous raconter comment s’est déroulé le tournoi ?

Dans un premier temps, d’après l’organisation de l’EHF, on aurait dû arriver la veille du match (NDLR : contre Chypre le 13 janvier) et puis nous, entre joueurs, on a décidé d’arriver le 11 pour pouvoir au moins avoir quelques séances d’entraînement ensemble. On a eu une séance le 12 au soir et puis le jour du match, le 13 au matin.

On a eu le premier match contre Chypre, on savait que c’étaient les « favoris«  on va dire mais d’un côté, on savait qu’on pouvait les battre, que c’était une équipe à notre portée. On a bien commencé la première mi-temps, on mène d’un but (13-12) et puis on a eu un petit trou pendant une dizaine de minutes où on a un peu arrêté de jouer.

À dix minutes de la fin, ils ont cinq buts d’avance et là, on s’est remotivés, reconcentrés, remis à jouer et puis on a réussi à arracher l’égalisation dans les dernières minutes. C’était un bon résultat parce qu’on n’a pas perdu alors qu’on était mené de 5 buts, mais à la fois un peu décevant car si on avait joué régulièrement pendant 60 minutes, on aurait pu les battre. Donc c’est un sentiment un peu mitigé.

Ensuite, vous avez affronté l’Azerbaïdjan et Malte…

On avait vu jouer l’Azerbaïdjan contre Malte, on savait qu’on allait les battre. Après de 17 buts, on ne pensait peut-être pas… Sauf que pour finir premier, il fallait absolument qu’on ait un gros goal-average pour passer devant Chypre.

Pour que vous puissiez vous rendre compte de notre progression : on a joué l’Azerbaïdjan il y a 5 ans et on avait arraché la victoire dans les dernières secondes et là, on a gagné de 17 buts donc on peut voir qu’on ne fait que progresser d’année en année.

Il n’y avait aucune équipe de handball qui représentait la Grande-Bretagne

À titre personnel, vous avez réalisé un très bon tournoi (deuxième meilleur marqueur avec un total de 25 buts). On imagine que vous êtes satisfait de votre compétition ?

Je suis content et puis c’est toujours une fierté de jouer pour son équipe nationale. Maintenant, on ne va pas dire que je suis vieux mais à 31 ans, ça fait depuis 2008 que je suis dans l’équipe nationale, je vois les joueurs passer, je vois les nouvelles générations de joueurs qu’on est en train d’amener, surtout des U21, on avait quand même trois joueurs qui avaient moins de 21 ans.

J’essaie de transmettre mes connaissances, de passer le relais. Je ne me retire pas, mais j’y réfléchis fortement et c’est bien aussi que les jeunes jouent beaucoup. Le meilleur marqueur de notre équipe (NDLR : l’ailier droit Francisco Pereira) a 23 ans, je suis super fier des joueurs. Je suis content d’avoir mis 25 buts, mais je suis surtout content que l’équipe entière ait bien joué et qu’on ait pu se qualifier.

Vous faites partie de l’équipe depuis 2008. Comment jugez-vous la progression de la sélection nationale depuis ?

On a su en 2006 qu’on participait aux JO (NDLR : les Jeux olympiques de Londres en 2012), une équipe s’est créée à ce moment-là. On partait de rien, on partait de zéro. Il n’y avait aucune équipe de handball qui représentait la Grande-Bretagne. De 2008 à 2012, c’est vrai qu’il y a eu une progression mais on partait de tellement loin que lors des JO on s’est pris des roustes contre chaque équipe qu’on a joué.

À la suite des JO, on a eu 3-4 ans où c’était vraiment très compliqué parce que financièrement, on n’avait plus le gros sponsor qui finançait tous les athlètes et toutes les équipes aux JO. Du coup, on finançait nous-mêmes nos entraînements, nos billets d’avion. On finançait tout nous-mêmes donc c’est vrai que pendant 4 ans, c’était un peu compliqué.

Et depuis que notre coach Ricardo Vasconcelos est arrivé en 2017, on ne fait que progresser. Il fait un énorme travail avec les jeunes.

Quelles sont les prochaines échéances pour la Grande-Bretagne ?

Notre prochaine grosse compétition, c’est le tournoi des pays émergents. Normalement, ça devrait être fin avril. On risque d’avoir un stage entretemps, il me semble au mois de mars. Pour nous, c’est une grosse compétition.

En 2019, on était en Géorgie, on a fini 4e du tournoi, ce qui était un de nos meilleurs résultats.