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France : roi de la phase aller, Lyon a ressorti ses griffes


Outre ses performances offensives, l'OL s'appuie aussi sur sa fraîcheur physique (photo : AFP).

Champion d’automne pour la première fois depuis la saison 2008-2009, invaincu depuis le 15 septembre, Lyon a retrouvé tout son mordant, arrachant un nul inespéré à Rennes samedi 2-2 pour virer en tête à mi-championnat. De quoi rêver du titre au printemps ?

Il y a douze ans, les Lyonnais n’avaient pas été couronnés au final, terminant troisièmes, coiffés sur le fil par Marseille (2e), et surtout le Bordeaux de Laurent Blanc, sacré champion.

Depuis le dernier de ses sept sacres consécutifs, en 2008, l’OL s’est classé trois fois deuxième (2010, 2015, 2016) et n’a que brièvement tutoyé les sommets: en 2014-2015, les Lyonnais, avec Hubert Fournier comme entraîneur et, comme cette saison, un jeu porté vers l’avant par Nabil Fekir et Alexandre Lacazette, avaient été leaders de la 20e à la 29e journée avant de s’effondrer, laissant le PSG filer vers le titre.

Mais cette année, l’OL (1er, 40 pts) peut avoir des raisons d’y croire. Face à un Paris SG (2e, 39 pts) moins souverain et talonné par Lille (3e, 39 pts), le club lyonnais mise sur une attaque de feu avec Memphis Depay (11 buts), Karl Toko Ekambi (9 buts) et Tino Kadewere (7 buts).

« Paris est le grand favori, ce qui paraît logique mais la grande différence est que les Parisiens ne sont pas devant avec énormément de points d’avance à la trêve », contrairement aux saisons précédentes, a rappelé l’entraîneur lyonnais Rudi Garcia, alors que le PSG a changé d’entraîneur pendant les fêtes, l’Argentin Mauricio Pochettino succédant à l’Allemand Thomas Tuchel.

Fraîcheur

« Ce sont les soucis de Paris et nous nous occupons de nous-mêmes. Ce que font les autres ne nous regarde pas. On dira juste qu’il y a quelques années (2012), Montpellier a été champion quand le PSG avait remplacé Antoine Kombouaré à la trêve », a habilement glissé Garcia, champion avec Lille en 2011.

Outre ses performances offensives, l’OL s’appuie aussi sur sa fraîcheur physique : le fait que le club ne dispute cette saison aucune compétition européenne, une première pour lui au XXIe siècle, a allégé ses semaines, quand Parisiens et Lillois enchaînaient les rencontres – et les blessures.

Et le mental est au diapason, comme en témoigne le sursaut d’orgueil en fin de match à Rennes.

« On sent que cette équipe va faire quelque chose de grand car, même dans la difficulté, on est capable d’aller chercher des points », a fait remarquer l’ancien attaquant lyonnais Bryan Bergougnoux sur la chaîne du club.

Et les leaders répondent présent, à l’image du capitaine Memphis Depay, auteur d’un but splendide samedi avant d’être passeur pour Jason Denayer.

Depay très impliqué

« Nous ne revenons pas de nulle part. Nous avons montré du caractère car nous avons eu un match difficile, le prochain le sera aussi », a lancé le Néerlandais, très impliqué en dépit de l’imminence de sa fin de contrat en juin.

« Je le répète, je regarde match après match. Nous gardons l’objectif et nous tentons de nous améliorer sur tout ce que nous pouvons faire à chaque fois. Nous sommes solides. Il faut continuer », a-t-il souligné.

Il n’a pas non plus oublié de féliciter les joueurs entrés en jeu, comme Maxence Caqueret ou Ryan Cherki, comme le fait régulièrement Rudi Garcia pour louer l’implication des remplaçants.

Au point que l’OL ne devrait pas trop s’affaiblir si le départ de Moussa Dembélé à l’Atlético Madrid, évoqué samedi par le directeur sportif Juninho, se concrétise et permet à l’OL d’attirer un autre avant-centre, comme l’Algérien Islam Slimani.

Dembélé (24 ans), actuellement blessé à un bras, avait de toutes les façons perdu sa place de titulaire et son implication. « Garder quelqu’un qui n’a pas envie de vivre de manière intense les cinq prochains mois, ce n’est pas l’idéal », a résumé Juninho, qui espère connaître des émotions tout aussi « intenses » en mai prochain, lors du dénouement de ce championnat de France particulièrement indécis.

AFP