L’Italie s’est réveillée lundi avec le sourire aux lèvres, célébrant le retour sur son sol d’une « Nazionale » tout juste sacrée à l’Euro, un titre symbole de renaissance après une période troublée.
Football « is coming to Rome », comme l’a hurlé de plaisir Leonardo Bonucci, qui a égalisé avant de transformer son tir au but dans une finale irrespirable à Wembley (1-1, 3-2 t.a.b.). Le héros italien a détourné l’inoxydable hymne des Anglais, « Football’s coming home » (« Le football revient à la maison »), pour le plus grand bonheur des tifosi.
L’Angleterre s’est vu trop belle et ses équipiers en ont profité. « On a entendu jour après jour, depuis le match contre le Danemark, que la Coupe reviendrait à Londres, à la maison. Désolé pour eux, mais en fait la Coupe va faire un joli voyage jusqu’à Rome. C’est pour tous les Italiens, partout dans le monde, pour eux, pour nous », a cinglé le défenseur de la Juve.
Renaissance italienne
De la Ville Éternelle jusqu’à Palerme, de Milan à Naples, les Italiens ont célébré dans la nuit le premier titre de la Nazionale depuis le Mondial-2006, son deuxième titre européen après celui de 1968, dans un concert de klaxons et de cornes de brume et dans un nuage de fumigènes.
Explosion de joie à Rome après la victoire de l’Italie en finale face à l’Angleterre #EURO2020 #AFP #AFPTV pic.twitter.com/7hv1qtwejw
— Agence France-Presse (@afpfr) July 12, 2021
« Italie, je t’aime à la folie : nous sommes champions d’Europe ! », s’est embrasée la Gazzetta dello sport, saluant le parcours sans faute des Azzurri revenus d’Angleterre avec le sentiment du devoir accompli, et bien plus encore. L’image de la sélection, quadruple championne du monde (1934, 1938, 1982 et 2006), avait été sérieusement écornée par son absence à la Coupe du monde 2018 en Russie, pour laquelle elle n’avait pas réussi à se qualifier. Mais le cauchemar a bel et bien pris fin à Wembley. « On doit toujours y croire, on doit toujours lutter pour arriver en haut, on ne doit jamais lâcher. C’est une renaissance pour le football italien », s’en est ému Bonucci.
« On est très contents pour tous les Italiens partout dans le monde, ici et en Italie. Nous leur avons offert un vrai mois de succès, de joie, on est vraiment heureux pour cela. Nous sommes ravis pour le peuple italien parce qu’il le mérite après cette période si difficile », a souligné Roberto Mancini, le sélectionneur par qui la renaissance est arrivée.
« Ce désir brûlant de rester ensemble »
L’ancien entraîneur de la Lazio, de l’Inter Milan et de Manchester City a redonné confiance à une équipe meurtrie, moribonde, la transformant en formation séduisante, joueuse et joyeuse. Le capitaine Giorgio Chiellini et ses complices ne sont pas seulement des équipiers, ce sont surtout de véritables « Fratelli d’Italia ».
« On a un groupe exceptionnel, on s’aime les uns les autres, on sait d’où l’on vient. Personne ne croyait en nous, mais on est là aujourd’hui », a relevé le gardien Gianluigi Donnarumma, décisif à Londres et nommé meilleur joueur du tournoi. Bonucci a pointé la même union sacrée pour expliquer ce succès. « C’est incroyable car jour après jour, nous n’en avons jamais eu marre de passer du temps ensemble. Normalement tu as hâte que quelque chose d’aussi long se termine, mais là nous avions ce désir brûlant de rester ensemble ».
LQ/AFP