La police belge a perquisitionné mercredi les locaux du Sporting de Charleroi et du KRC Genk, dans le cadre d’une vaste enquête lancée fin 2018 sur des transferts de joueurs présumés frauduleux, a indiqué le parquet fédéral belge.
Il s’agit de l’enquête dite du « footballgate » belge, parfois aussi surnommée « Opération mains propres », et plus précisément du « volet de ce dossier sur les transferts de joueurs », a souligné Wenke Roggen, porte-parole du parquet. Elle n’a toutefois pas précisé de quels transferts il était question.
Les perquisitions ont été effectuées par la police judiciaire du Limbourg (nord). Sur son site internet, le Sporting de Charleroi, qui a fini troisième du dernier championnat (écourté pour cause de Covid-19), a assuré que « la perquisition, qui a duré une heure, s’est parfaitement déroulée ».
« Soucieux de la bonne tenue de l’enquête », le club a dit avoir « pleinement collaboré en remettant aux enquêteurs des documents relatifs à certains transferts de joueurs ». Le Sporting de Charleroi est dirigé par l’homme d’affaires français d’origine iranienne Mehdi Bayat, qui est aussi depuis un an le président de la RBFA, la fédération belge de football.
Avec la complicité de sociétés basées au Luxembourg ?
Mehdi Bayat est par ailleurs le frère de Mogi Bayat, ex-dirigeant du même club et figure centrale du « footballgate », qui avait éclaté en octobre 2018. Mogi Bayat, l’un des agents de joueurs parmi les plus puissants en Belgique, a été inculpé dans ce dossier et brièvement incarcéré à l’automne 2018. Il est soupçonné d’avoir « manipulé » plusieurs transferts afin d’augmenter le montant de ses commissions, avec la complicité d’agents, clubs ou sociétés basés en France, en Angleterre et au Luxembourg.
Un autre agent de joueurs, Dejan Veljkovic, a aussi été mis en cause dans le dossier. Il a accepté fin 2018 le statut de repenti moyennant une peine de prison avec sursis, et collabore désormais à l’enquête. En février 2019, une série de perquisitions et d’auditions avait été menée, ciblant des personnes de l’entourage de Dejan Veljkovic en même temps que de celui des clubs du KRC Genk et du Sporting Lokeren. Genk, quadruple champion de Belgique (la dernière fois en 2019), était alors déjà dans le collimateur des enquêteurs.
Au total, une vingtaine de personnes (agents, arbitres, joueurs, dirigeants) ont déjà été inculpées dans l’enquête dirigée par un juge d’instruction de Tongres (nord-est). Outre les transferts douteux, un deuxième volet concerne deux matches présumés truqués en mars 2018.
LQ/AFP