CONFÉRENCE LEAGUE (BARRAGES) Le début de saison du Lech Poznan ainsi que la politique tarifaire du club refroidissent les supporters.
Le site internet du Lech Poznan est formel : les dirigeants du club n’en ont fait qu’à leur tête et n’ont écouté ni les récriminations (hargneuses) des supporters, ni les appels (inquiets) des médias! Et avec leur actuelle politique tarifaire, venir voir un match de Coupe d’Europe, même décisif, coûte trop cher pour le salarié polonais moyen. Ainsi, les réseaux sociaux ont eu beau grincer des dents sur les prix des places hors abonnements, qui s’échelonnent de 80 (17 euros) à 60 zlotys (12,75 euros), la billetterie pour la rencontre de ce jeudi face à Dudelange laisse apparaître les mêmes chiffres de la discorde.
Une phase de groupes à décrocher
Le commentaire d’un internaute furieux, bien avant la qualification au 3e tour contre Vikingur, semblait ainsi déjà s’appliquer au F91 : «Pour un tel niveau de jeu et contre un tel adversaire, c’est un scandale». Cette indignation survivra-t-elle à l’importance de l’enjeu, cette fois? Derrière cette double confrontation, il y a en effet une phase de groupes à décrocher et l’on a du mal à s’imaginer que les ultras de Poznan, qui comptent parmi les plus endiablés du continent, ne fassent pas corps derrière leur équipe.
Pourtant… La semaine dernière, David Dobrasz, du site meczyki.pl, indiquait que «l’affluence au stade Miejski reflète toujours ce qui se passe au club. Et c’est bien désolant que le club ne fasse pas tout son possible pour avoir au moins 15 000 ou 20 000 personnes pour le supporter».
«L’euphorie s’est transformée en frustration»
A priori, toute la couronne supérieure, sur deux tiers du stade, est d’ores et déjà fermée à la vente et l’on sera loin, très loin de faire le plein des 43 000 places. Cela ne peut pas faire de mal aux hommes de Carlos Fangueiro de voir limité l’impact que pourrait avoir le public sur le résultat final. Ils étaient pourtant 25 188 au 1er tour de la Ligue des champions, contre les Azéris de Qarabag. Mais ensuite, plus que 9 111 au 2e tour de la Conference League, contre les Géorgiens de Batumi.
Et il faut remonter au 31 juillet et la venue du Wisla Plock, en championnat, pour trouver trace d’une assistance à cinq chiffres à Poznan : 14 131. Pourtant, Poznan avait envoyé son attaquant suédois au feu, avant le match retour contre les Islandais de Vikingur. Face caméra, il s’était fendu de ce message sur le Facebook du club : «Je suis pleinement conscient que nous ne sommes pas là où nous devrions être. Nous devons nous améliorer et nous avons besoin de vous plus que jamais.»
Pas étonnant, aussi, que le public ne suive plus : les résultats du champion de Pologne en titre sont catastrophiques. Ce week-end encore, il a perdu à domicile contre le Slask Wroclaw (0-1), démontrant qu’il traverse une période de disette offensive assez vertigineuse en Ekstraklasa, avec seulement deux buts inscrits en quatre rencontres.
«C’est une gifle aux fans»
Et le site Gol24 de lister tous les problèmes actuels qui font que «l’euphorie s’est transformée en frustration» : en premier lieu, départs des deux cadres majeurs du titre qu’étaient le défenseur Tomasz Kedziora, reparti au Dynamo Kiev et l’attaquant David Kownacki, parti au Fortuna Düsseldorf en affirmant qu’il aurait pu rester mais que ses dirigeants n’ont pas fait l’effort financier, ce qui a bien énervé les fans. Leur non-remplacement et un recrutement très axé sur l’arrivée de joueurs en prêts et sans option d’achat ont encore conforté tout le monde dans le fait que le Lech souhaitait réduire la voilure et surtout pas casser sa tirelire pour entretenir la dynamique.
«C’est une gifle aux fans», affirme Gol24, d’autant plus que le prix des billets, lui, reste trop élevé. Et que le public, F91 ou pas, ne viendra pas.