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[Football] Spalletti et Nagelsmann, les reconstructeurs


Julian Nagelsmann. (photo AFP)

Opposées cette semaine en quarts de finale de la Ligue des nations, l’Italie et l’Allemagne ont confié, presque au même moment, à Luciano Spalletti et Julian Nagelsmann la lourde tâche de les ramener dans le gotha mondial.

C’est ce dimanche que le Luxembourg connaîtra l’identité de son troisième adversaire lors des éliminatoires du Mondial-2026 cet automne : il s’agira du vainqueur du quart de finale de la Ligue des nations opposant l’Italie à l’Allemagne.

Ce duel de quadruples champions du monde en voie de déclassement, avec match aller ce soir à San Siro et retour dimanche à Dortmund, est aussi un choc de générations entre deux sélectionneurs, Luciano Spalletti et Julian Nagelsmann, qui ont besoin d’un succès de prestige pour valider leur projet.

Spalletti revient de loin

La mission de Spalletti à la tête de la Nazionale a bien failli prendre fin le 29 juin dernier à Berlin, moins d’un an après sa nomination. L’Italie, championne d’Europe en titre, vient d’être éliminée en 8e de finale de l’Euro-2024 par la Suisse (2-0). Son sélectionneur, appelé au secours en août 2023 après la démission-surprise de Roberto Mancini, parti peu après en Arabie saoudite, focalise les critiques.

Durant le tournoi, l’ancien entraîneur de Naples, avec qui il a survolé la Serie A en 2022/23, n’a jamais aligné la même équipe en quatre matches et a déstabilisé ses joueurs avec ses choix tactiques, notamment en défense.

Luciano Spalletti. Photo : afp

S’il a finalement été confirmé dans ses fonctions, Spalletti, 66 ans, s’est engagé dans une forme de mea-culpa à «repartir de zéro» en rajeunissant son groupe et en stoppant les expérimentations. L’an 2 de l’ère Spalletti a débuté avec une retentissante victoire contre la France au Parc des Princes (3-1).

Certes les Bleus ont ensuite pris leur revanche, à San Siro, sur le même score, et ont devancé les Azzurri pour la première place du groupe 2. Mais l’Italie a retrouvé de l’allure, un buteur, Mateo Retegui (forfait sur blessure contre l’Allemagne), et de l’ambition après avoir échoué à se qualifier pour les deux dernières phases finales de Coupe du monde, un drame national.

Nagelsmann et ses choix forts

Le 22 septembre 2023, six mois après avoir été débarqué sans ménagement par un Bayern Munich pourtant encore en course sur trois tableaux, Nagelsmann a pris les commandes d’une Mannschaft en très mauvais état. Il succède alors à 36 ans à Hansi Flick, premier sélectionneur allemand remercié en cours de mandat, après un Mondial-2022 conclu dès le 1er tour, et une série de matches amicaux catastrophiques en 2023 (4 défaites en 6 rencontres).

Après avoir touché le fond en novembre 2023 (défaites à domicile contre la Turquie, puis en Autriche), Nagelsmann effectue ses choix forts : il appelle de jeunes joueurs (Maxililian Mittelstädt, Deniz Undav, Aleksandar Pavlovic), laisse à la maison des cadres, et replace certains sur le terrain (Joshua Kimmich en latéral droit). Il est surtout le grand artisan du retour de Toni Kroos en sélection, lui qui avait annoncé sa retraite internationale après l’Euro-2021.

Ses choix s’avèrent payants, puisque l’Allemagne atteint les quarts de finale de «son» Euro-2024 à domicile, éliminée par l’Espagne en prolongation (2-1), après avoir recréé un engouement en Allemagne, porté par le duo de virtuoses Jamal Musiala et Florian Wirtz (blessé et absent contre l’Italie).

La dynamique de l’été 2024 s’est prolongée jusqu’à l’automne avec une phase de groupes de Ligue des nations conclue à la première place, et des rencontres maîtrisées notamment contre les Pays-Bas, demi-finalistes de l’Euro quelques semaines plus tôt (2-2 à Amsterdam, 1-0 à Munich).

Comme pour l’Italie, cette compétition est un point de passage, avec la carotte d’accueillir le Final 4 en cas de qualification. Mais l’objectif est très clairement sur le Mondial-2026 en Amérique du Nord, où l’Allemagne espère retrouver le dernier carré d’un grand tournoi pour la première fois depuis sa demi-finale à l’Euro-2016.