LIGUE DES CHAMPIONS L’ancien capitaine niederkornois ne s’attend pas à être bouleversé de jouer contre les Merengue en phase de groupes, ce mardi soir.
Le Sheriff Tiraspol a-t-il calmé un peu tous les gens qui persiflaient sur la présence du club moldave à ce niveau, en battant Donetsk, il y a deux semaines?
Sébastien Thill : Je pense surtout qu’il reste cinq matches dans ce groupe et qu’il faut bien les jouer tous les cinq. Ce succès était un bon début pour montrer qu’on peut le faire mais si les cinq matches qui suivent, on prend des 5-0…
Le Shakhtar Donetsk est un vieux routier de la phase de groupes de la C1 mais là, avec le Real, vous allez toucher au sublime…
Ah forcément, c’est le plus gros palmarès du groupe.
On ne vous sent pas plus ému que ça. Vous jouez le plus grand club du monde quand même…
Non! Pas le plus grand club du monde! Peut-être au niveau historique, oui, mais ce n’est pas le plus grand club du monde à l’heure actuelle. Chelsea, Manchester City et le Bayern sont au-dessus. Et le Paris SG, même s’il a du mal à démarrer aussi, à l’heure actuelle.
Jouer au Bernabeu, ça ne vous fait rien?
Je suis déjà content qu’on puisse jouer dedans parce que j’ai cru comprendre qu’il n’est pas totalement fini. On ne sait pas encore quelle sera la jauge. 20 000, 30 000, 40 000…? J’espère pouvoir profiter de l’atmosphère mais franchement, je ne sais pas si cela sera au-dessus d’Ibrox Park (NDLR : il avait affronté les Glasgow Rangers avec le Progrès). Ça, c’est une ambiance unique. Sur l’île, c’est différent du reste de l’Europe.
Christopher Martins nous disait, après Young Boys – Manchester United, avoir perdu ses esprits sous le coup de l’émotion, au moment d’entrer sur la pelouse. Aucune chance que ça vous arrive?
Quelques-uns, chez nous, risquent bien de se rendre compte qu’on vit quelque chose qui n’est pas très normal et qu’ils seront très nerveux. Mais je ne pense pas que ça me fera quoi que ce soit, à moi.
Il y a des joueurs, en face, qui vous excitent?
Oh moi, depuis que Bastian Schweinsteiger a arrêté… Mais bon, oui, il y a Benzema qui fait un super début de saison. Et j’aime bien Alaba aussi, puisque c’est un ancien joueur du Bayern, mon club favori.
Vous irez lui demander son maillot?
(Il sourit) Je vais voir ça mais en fait, moi, vous savez, je ne change jamais mon maillot. Ce n’est pas mon genre de courir après un gars et je préfère garder le mien pour le donner à quelqu’un. Mais là, je ferai peut-être une exception, si jamais je le croise dans les couloirs à la fin du match…
Combien de connaissances à vous vont venir voir ça?
Une dizaine de personnes au pays sont passées par moi pour avoir des places, dont ma copine et son père, mais je ne sais pas si d’autres ne vont pas me faire la surprise.
J’espère que notre coach pourra surprendre Ancelotti
Ils doivent s’imaginer un exploit possible. Carlo Ancelotti peut-il se faire surprendre par votre coach, l’Ukrainien Yuri Vernydub?
Il fait de très bonnes analyses de nos adversaires et s’investit autant contre le dernier du championnat de Moladvie que contre le Real Madrid. Avec lui, la veille des matches, on cherche toujours quelle est la faiblesse de l’adversaire. Bon, là, ce sera peut-être un peu plus compliqué mais il va trouver quelque chose. Si vous me demandez s’il peut surprendre Ancelotti, je vais vous répondre que… j’espère!
Ce serait quoi, un match réussi?
On rentrera sur la pelouse pour prendre des points. Et si on doit perdre, tout dépendra de la manière. Si on passe à côté, ça va bien nous énerver.
Anthony Moris, au tirage, nous disait qu’il imaginait bien le Sheriff surprendre le Real ou l’Inter, sur un match…
Un peu comme quand le Luxembourg surprend la France, future championne du monde, à Toulouse : c’est ça le foot. Tout est possible.
Pour ça, il vous faudra parcourir combien de kilomètres, cette fois, vous qui êtes un peu le marathonien du Sheriff?
J’ai dû en faire à peu près 13 contre le Shakhtar. Je pense que ce sera à peu près pareil, voire plus. Mais je ne sais pas si c’est possible d’en faire plus (il rit). Mais si on a besoin de moi, je ne regarderai pas à la dépense.
Vous risquez d’avoir un rôle clef pour tenir, au moins un peu, le ballon…
Ils vont faire un gros pressing. On ne doit pas encaisser trop rapidement et attendre que ça se calme. Oui, je pense que je serai beaucoup mis sous pression mais on a montré qu’on sait jouer le contre et qu’on est à notre place à ce niveau. On a déjà gagné un petit respect.
Entretien avec Julien Mollereau