Révélation de la saison de Bundesliga et quasi-héros français au Mondial qatari, Randal Kolo Muani revient en équipe de France avec la ferme intention de s’imposer sur le front de l’attaque en juin, avant d’ouvrir le chapitre de son avenir.
Il n’a que 24 ans et sept sélections au compteur mais cette semaine au centre national du football de Clairefontaine, au sud de Paris, Randal Kolo Muani a systématiquement été placé dans l’équipe des titulaires potentiels à l’entraînement. Hasard ou signe qui ne trompe pas ? Le sélectionneur Didier Deschamps a en tout cas associé le joueur de Francfort à Kylian Mbappé trois jours de suite sur les oppositions de fin de séance. «Je n’y avais pas fait attention, mais c’est vrai», a souri l’ancien Nantais en conférence de presse mercredi. «Ça marche bien avec Kylian, on combine, ça fonctionne très bien», a ajouté le natif de Bondy, près de Paris, comme Mbappé.
Encore loin d’avoir un statut d’incontournable chez les Bleus, où l’attaque est très fournie, Kolo Muani installe néanmoins ces derniers mois de solides fondations pour son avenir en sélection.
«Mon moment va venir»
S’il est titulaire vendredi contre Gibraltar à Faro, au Portugal, en qualifications à l’Euro-2024, l’attaquant enchaînera sa troisième titularisation d’affilée sous le maillot bleu, son cinquième match de suite sans en manquer un seul. Le début de cette prometteuse série date de la demi-finale du Mondial au Qatar, où son premier – et unique – but en sélection contre le Maroc (2-0) avait permis aux Bleus d’entrevoir avec sérénité la finale.
Quatre jours plus tard, il entrait avant même la mi-temps contre l’Argentine pour le rendez-vous le plus important de sa jeune carrière et manquait d’un rien l’ultime face-à-face devant Emiliano Martinez, le gardien de l’Albiceleste, en toute fin de prolongation. Une image qui hante encore les supporters. «C’est vrai que ça trotte dans ma tête, mais je reste très confiant, je sais que mon moment va venir», insiste l’athlétique avant-centre (1,87 m).
Pour se rassurer, «RKM» n’a qu’à jeter un œil aux statistiques de sa saison en club: 46 matches, 23 buts et 17 passes décisives toutes compétitions confondues. Une efficacité rare dans les grands championnats européens. Deschamps aussi a ces chiffres en tête: dès le mois de mars pour la reprise post-Coupe du monde, il a offert deux titularisations à son jeune attaquant, la première à la pointe de l’attaque (4-0 contre les Pays-Bas), la seconde sur le flanc droit aux côtés de Mbappé et Olivier Giroud. Deux apparitions intéressantes, malgré quelques ratés dans la finition. Un cap à franchir dont il est conscient. «Ici, je suis le petit nouveau, ça prend un peu plus de temps mais je sais que ça va venir», assure-t-il.
«Volume» et «intensité»
Ses partenaires ne s’en font pas trop pour lui, d’ailleurs. «Il a toutes les qualités pour devenir un très, très grand joueur», apprécie Ibrahima Konaté, impressionné par le «volume d’intensité et d’endurance très élevé» de son partenaire. «Il ne fait que courir sur un terrain et nous, défenseurs, ça nous casse les pieds ! Peu importe la carrure de son vis-à-vis, il va au contact et c’est aussi un finisseur», sourit le défenseur de Liverpool.
Kolo Muani se nourrit aussi des conseils de ses partenaires, de Mbappé à Marcus Thuram en passant par Olivier Giroud, son concurrent le plus sérieux à la pointe de l’attaque et détenteur du record de buts en sélection (53). «Sa malice devant le but, ses appels et contre-appels, ses petits mouvements dans la surface, tout ça je peux le recopier et ça pourra m’aider dans ma carrière», détaille-t-il.
Sa carrière, justement, arrive déjà à un tournant. Sous contrat jusqu’en 2027 avec Francfort, l’international français se sait courtisé et ouvre déjà la porte à un départ, un an après son arrivée en Bundesliga. «Sincèrement, j’ai envie de progresser. C’est mon rêve de jouer dans les grands clubs. Pourquoi pas. Mais pour l’instant, ce n’est pas la question. On verra tout ça quand j’aurai fini le stage», a-t-il glissé. Avec des buts internationaux en juin, nul doute que sa cote ne fera qu’augmenter.