Éliminée mardi en demi-finale de la Ligue des nations féminine par l’Allemagne, la France reste cantonnée au statut de sélection moyenne du football européen.
Les déceptions s’accumulent pour les Bleues depuis la demi-finale de l’Euro en 2022, leur meilleure performance dans une grande compétition. Mardi, elles ont échoué contre le même adversaire qu’au championnat d’Europe cet été, l’Allemagne, en demi-finale de la Ligue des nations (défaite 1-0 à l’aller, 2-2 au retour), après être systématiquement tombées en quarts au Mondial-2023, aux JO-2024 et à l’Euro-2025.
La France, toujours face à son plafond de verre, devra donc encore attendre pour remporter un premier titre. En comptant l’élimination par l’Allemagne en Suisse (1-1, 6 t.a.b. à 5), elle a échoué à remporter ses trois derniers matches toutes compétitions confondues, une première depuis 2018. Et elle n’enregistre qu’un seul succès en neuf rencontres de compétition officielle face à sa bête noire.
Sans réelle solution, Laurent Bonadei – sous contrat jusqu’en 2027 – a choisi, dans ses interviews d’après-match, de retenir des motifs d’espoirs : la jeunesse, la qualité de jeu et l’orgueil. Mais en réalité, les Bleues restent dans une impasse. Après avoir joué la finale de Ligue des nations en 2024, où elles avaient été surclassées par l’Espagne (2-0), elles ont régressé cette année. Désormais, elles mettent en avant leur «courage» face à l’Allemagne, alors qu’elles jouaient dans la même cour il y a deux ans.
Les demies en 2027, un objectif réaliste ?
«Mais peut-être qu’il faut être réaliste, lucide, et se dire qu’on est à notre niveau. Nous ne sommes que 6es du classement Fifa, derrière l’Allemagne et l’Espagne, notamment», a rappelé mardi le technicien de 55 ans, maintenu dans ses fonctions. Comme si la France se résignait à n’être plus vraiment invitée dans le top 5 et devait réaliser un exploit pour les battre, telle une équipe moyenne.
En l’absence de ses stars (Le Sommer, Henry, Renard, Majri), qui ont depuis passé l’âge selon le staff tricolore, cette équipe cherche son identité, oscillant entre beau jeu, comme la première mi-temps mardi, et absence de combat et de fluidité, comme vendredi à Düsseldorf à l’aller. Les deux matches pour la troisième place de cette Ligue des nations contre la Suède, 3e du classement Fifa, auront valeur de test fin novembre.
Car il est désormais difficile de voir les progrès de la France, qui n’a pas vraiment profité de l’organisation de la Coupe du monde 2019 pour prendre le virage du foot féminin. Le prochain objectif, répété par Laurent Bonadei, est d’atteindre le dernier carré de la Coupe du monde 2027 au Brésil. Pas sûr, avec le niveau de jeu inconstant et le mental friable affichés ces dernières années.