Avant l’aller du 3e tour à Prague, le capitaine de l’Union veut quand même amener ses troupes en barrages de la Ligue des champions.
L’Union va-t-elle faire mieux que l’été 2022? Il y a deux ans, plombée notamment par une erreur de jugement d’Anthony Moris sur un ballon aérien de fin de match en Écosse, elle avait été remontée par les Glasgow Rangers (succès 2-0 à l’aller, défaite 3-0 au retour), regardant la Ligue des champions lui filer sous le nez.
À l’époque, le portier des Roud Léiwen, si régulier depuis qu’il est arrivé dans le club bruxellois et facilement assimilé à l’un des meilleurs gardiens du pays, n’avait pas fui ses responsabilités. Mais quelques mois plus tard, quand son équipe est devenue la coqueluche du continent, se hissant en quarts de finale de l’Europa League avant de se faire sortir par le Bayer Leverkusen, il avait quand même pris soin de préciser que cela avait été un mal pour un bien : il ne se voyait pas du tout rejoindre les poules de la C1 pour «prendre cinq buts tous les mardis ou mercredis soir. Je préfère jouer la gagne les jeudis», sous-entendant que de toute façon, la place d’une équipe comme l’Union n’est pas au sommet, mais un étage plus bas.
On est en 2024. Depuis, le club bruxellois a enregistré une troisième grosse frustration consécutive en championnat, perdant encore en bout de course un titre que tout le monde lui prédisait au bout d’une saison époustouflante. Mais le voilà de retour au 3e tour de la C1 et opposé au Slavia Praque, équipe bourrée de jeunes talents internationaux appelés à refaire de la République tchèque une équipe qui compte sur la scène internationale. Mais prenable. Au point d’envisager de franchir le tour et de se retrouver à 180 minutes de la «Champions»?
Alors que dans sa causerie, après le match du week-end, Sébastien Pocognoli, nouveau coach du club, a garanti à ses gars qu’il y avait moyen de rejoindre les poules, cette année, Dennis Eckert, buteur allemand de l’équipe, raconte deux ans plus tard le contraire de son capitaine assurait alors : «Tous les gars dans le vestiaire rêvent de la jouer.» Henok Teklab, l’ailier germano-éryhtréen a même l’outrecuidance de se mettre à rêver tout haut : «Si on y arrive, je pense que je pleurerai.» Bref, cela vire lentement à la gentille obsession.
Pocognoli : «C’est juste de la malchance»
Mais alors que nombre de cadres font défection (Sykes et Burgess sont blessés, Amani a des envies d’ailleurs et n’a pas été retenu dans la liste, Lapoussin a été poussé en équipe B après avoir raté quelques débuts de séances en fin de saison dernière), c’est encore vers Moris que la presse belge se tourne. Et sur lui que semble tomber la pression. C’est que face au Beerschot (3-1), ce week-end, Moris s’est retrouvé sous le feu des projecteurs sur l’action qui a permis aux visiteurs de recoller à 2-1. Une frappe à ras de terre qu’il a arrêtée… avant de pousser le ballon au fond avec son propre corps, a rallumé les critiques d’un début de play-off en mode mineur, la saison passée. Pocognoli s’est attelé à éteindre le départ des flammes en indiquant que «ce n’est pas une erreur, juste de la malchance».
Mais les médias posent désormais la question de savoir si le Luxembourgeois peut enchaîner une saison lors de laquelle il pourrait encore être amené à disputer plus d’une soixantaine de matches, en l’absence de concurrence réelle. Un recrutement prochain pour mettre la pression sur le patron? C’est peut-être la prestation de Prague, ce soir, qui en dira un peu plus long. Et si elle est aboutie, la qualification pourrait bien se rapprocher. Le feu gagnerait alors les tribunes, attisé par les espoirs de tous les fans. Il quitterait alors bien vite la surface de réparation de Moris. Tout est entre ses gants.
Slavia Prague – Union, ce mercredi soir à 19 h