Victorieuse du Brésil (2-1) dans le choc de son groupe samedi au Mondial, l’équipe de France féminine a balayé les doutes et rêve à nouveau d’un parcours historique dans la compétition. Le sélectionneur Hervé Renard a plusieurs raisons d’y croire.
Un tableau favorable
Avant d’évoquer l’hypothèse d’une première demi-finale en Coupe du monde depuis 2011, voire d’une première finale mondiale dans l’histoire de la sélection tricolore, le parcours à court terme s’est dégagé avec ce succès contre la Seleçao.
Sauf catastrophe contre le modeste Panama mercredi (12 h 00) à Sydney, la qualification pour les huitièmes de finale semble acquise.
Mieux : la voie vers la première place du groupe F paraît toute tracée. Une victoire face aux Panaméennes donnerait sept points à la France, un total que seule la Jamaïque peut égaler. Mais les « Reggae Girlz », déjà devancées par les Françaises au nombre de buts marqués, devront carburer pour espérer doubler les Bleues.
Opposées au Brésil, elles se contenteront sans doute d’un match nul qui leur suffirait pour voir les huitièmes.
La première place du groupe F est idéale pour la France, car elle devrait lui permettre d’éviter de croiser l’ogre allemand avant les demi-finales.
Un huitième de finale contre la Colombie, le Maroc voire la Corée du Sud se profilerait alors, avant un quart de finale loin d’être insurmontable contre le Canada, l’Australie, le Nigeria ou le Danemark.
Du caractère
Après l’égalisation de Debinha, il y a eu des moments de flottement, où les Bleues « ont été un peu sous l’eau », a expliqué la milieu Kenza Dali, « mais on n’a pas douté », a-t-elle retenu.
Arme d’Hervé Renard sur lequel il base son coaching, la force mentale dont ont fait preuve les Bleues a été soulignée par plusieurs joueuses. « C’est un match abouti, où on a pu voir le caractère de l’équipe », a réagi Eugénie Le Sommer.
La latérale Sakina Karchaoui a estimé également que « la meilleure des choses à retenir, c’est la réaction qu’on a eue » après l’égalisation. « Elles voulaient remettre les pendules à l’heure », a confirmé Hervé Renard.
Un onze qui prend forme…
Dans ce « match référence », selon Le Sommer, Hervé Renard a sans doute trouvé son équipe type.
Aucune des onze joueuses alignées n’a réellement déçu samedi à Brisbane, à l’exception peut-être des quelques imprécisions au pied de la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, ou de Selma Bacha, logiquement encore en quête de rythme après sa blessure à une cheville.
La charnière inédite composée de Wendie Renard, buteuse, et Maëlle Lakrar, imperturbable, a séduit, avec un retour prometteur à droite pour Eve Périsset.
La paire offensive Kadidiatou Diani – Eugénie Le Sommer a elle aussi trouvé des automatismes comme sur le premier but.
Quant au milieu de terrain, il a enfin rayonné après deux rencontres mitigées. L’utilisation de Kenza Dali à droite, presque contre nature, a même été un pari gagnant, quitte à ce que la meneuse doive « sacrifier son football » au profit de tâches plus ingrates.
… mais quelques doutes
Au-delà de la victoire, quelques zones d’ombre subsistent sur la suite de la compétition. Gare au relâchement face au Panama, où plusieurs changements sont attendus.
L’encadrement devra également surveiller les joueuses sous la menace d’une suspension. Trois titulaires ont été averties samedi: Kenza Dali, Sandie Toletti et Sakina Karchaoui. C’est aussi le cas de Clara Matéo, avertie lors du premier match contre la Jamaïque. Un nouveau carton jaune pour les quatre joueuses serait synonyme de suspension pour l’éventuel huitième de finale.
Or la profondeur de l’effectif laisse à désirer en raison des nombreuses blessures: samedi, Renard n’a d’ailleurs utilisé que deux remplaçantes: Vicki Becho et Léa Le Garrec.
D’autres détails sont à revoir, comme les relances depuis la défense, qui ont été souvent brouillonnes, dans de trop petits espaces. Peyraud-Magnin, pas forcément à l’aise dans ce domaine, a souvent été mise sous pression, prenant des risques devant le pressing des Brésiliennes.