Stars de leur discipline, les footballeuses américaines comptent tirer profit d’une combinaison entre l’expérience des anciennes gloires et l’enthousiasme des nombreuses nouvelles arrivantes pour décrocher un troisième titre consécutif au Mondial en Océanie, une performance inédite.
La sélection américaine, quadruple championne du monde, compte dans ses rangs certaines des stars de la planète football comme Megan Rapinoe ou Alex Morgan – qui participent à leur quatrième Coupe du monde –, mais aussi 14 nouvelles recrues, intégrées dans la liste des 23 joueuses retenues pour la compétition en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet – 20 août) par le sélectionneur Vlatko Andonovski.
« Je me réjouis de l’énergie et de l’enthousiasme apportés par les jeunes joueuses », a déclaré le technicien américano-macédonien de 46 ans. « Je pense que ce sera l’un de nos atouts. » Les blessures de la capitaine Becky Sauerbrunn, de l’attaquante Mallory Swanson et de la talentueuse Catarina Macario ont été autant de coups durs pour les Américaines, mais le terrain est propice à l’éclosion de leurs jeunes joueuses.
Parmi elles, Sophia Smith, 22 ans, élue meilleure joueuse de la National Women’s Soccer League (NWSL, la Ligue américaine) avec Portland l’année dernière. Elle a marqué 12 buts en 30 sélections avec les États-Unis.
Trinity Rodman, 21 ans, recrue de l’année 2021 en NWSL et fille de l’ancienne star de la NBA Dennis Rodman, fait également partie des nouvelles recrues, tout comme Alyssa Thompson, 18 ans, attaquante de l’Angel City FC, qui est la deuxième plus jeune joueuse de l’histoire de la sélection américaine à avoir été retenue pour une Coupe du monde.
Le souffle de l’Europe
Aux côtés de ces novices, Rose Lavelle (28 ans), Lindsey Horan (29 ans) ou encore Crystal Dunn (31 ans) font presque figure d’anciennes: elles étaient toutes présentes lors de la dernière campagne en 2019 qui a vu les Américaines triompher sur fond de bataille avec la Fédération américaine pour l’égalité salariale.
Leurs efforts ont abouti en mai 2022 à un accord jugé historique avec l’US Soccer établissant l’égalité de traitement entre les sélections masculine et féminine – et à un modèle pour des joueuses du monde entier qui leur ont emboîté le pas et sont montées en puissance, comblant le fossé qui les séparait du Team USA.
Le Mondial en Océanie permettra d’ailleurs de répondre peut-être à une grande question: l’Europe est-elle en train de faire trembler les puissants USA ? L’Angleterre, la France, l’Allemagne voire la Suède ou l’Espagne croient en effet en leurs chances de décrocher le trophée.
Bien que la sélection américaine occupe la première place du classement FIFA, les joueuses restent prudentes, prenant soin de se présenter simplement comme « l’une des meilleures » équipes du monde. Elles se rappellent notamment avoir dû se contenter du bronze aux derniers Jeux olympiques, en 2021 à Tokyo, battues (1-0) par leurs voisines canadiennes en demi-finale deux ans seulement après leur sacre mondial contre les Pays-Bas (2-0).
Et l’année dernière, les USA ont perdu coup sur coup contre l’Angleterre, l’Espagne et l’Allemagne, une première depuis 1993 pour le rouleau-compresseur américain.
Gagner, c’est tout
Andonovski considère qu’il a pour mission de prolonger la dynastie, lors du tournoi planétaire en Océanie mais aussi au-delà, et que seul un nouveau titre pourrait le combler.
« Serais-je heureux si nous obtenions quelque chose d’autre qu’une troisième victoire consécutive ? Non, absolument pas », a-t-il assuré. « Notre objectif est de remporter la Coupe du monde. Je ne pense pas que quiconque dans notre équipe pense différemment. »
Le challenge commencera tôt dans un groupe qui comprend les Pays-Bas, pour un remake de la finale de 2019, ainsi que le Vietnam et le Portugal.
« C’est évidemment l’un des groupes les plus difficiles, si ce n’est le groupe le plus difficile de la Coupe du monde », a avancé Andonovski. « Nous avons dû disséquer trois styles différents, avoir trois approches différentes (…), mais nous avons assez de temps pour nous y préparer. »
L’expérience des unes et la jeunesse des autres sont autant de raisons d’y croire.