Le Brésil devra se méfier d’un groupe piège au premier tour du Mondial-2022, qui verra l’Espagne affronter l’Allemagne, l’adversaire redouté par toutes les têtes de série, alors que la France, tenante du titre, s’en tire mieux avec le Danemark et la Tunisie.
Avec le tirage au sort effectué vendredi en grande pompe à Doha, la première Coupe du monde organisée dans le monde arabe (21 novembre-18 décembre) a désormais commencé. Sur le terrain, elle débutera dans 233 jours par un Qatar – Équateur, prélude à plusieurs affiches déjà très attendues et un duel Iran – États-Unis (remake du match du Mondial-1998) chargé d’une indéniable tension au vu des relations exécrables entre les deux pays.
L’Allemagne, placée dans le chapeau 2 malgré ses quatre étoiles de champion du monde, était l’adversaire dont aucune tête de série ne voulait : c’est l’Espagne qui a en a hérité, pour l’une des affiches phares du premier tour. Les deux ogres partiront largement favoris pour sortir de ce groupe E, complété par le Japon et un barragiste (Costa Rica ou Nouvelle-Zélande).
Le Brésil, recordman de victoires avec cinq trophées (le dernier il y a 20 ans), est lui tombé dans un groupe équilibré et piégeux. Neymar and Co devront se méfier de la Serbie de Dusan Vlahovic, qui avait devancé le Portugal lors des qualifications, de la Suisse, tombeuse de la France au dernier Euro, et du Cameroun, tombeur de l’Algérie en barrage.
Messi contre Lewandoswki
Pas forcément simple non plus pour l’Argentine de Lionel Messi, avec face à elle la Pologne de Robert Lewandowski, et le Mexique. Ni pour la Belgique, qui affrontera la Croatie, finaliste de la dernière édition, et le Maroc, ou pour le Portugal de Cristiano Ronaldo, opposé au premier tour à l’Uruguay et la Corée du Sud notamment.
La France, championne du monde en titre, peut estimer s’en tirer beaucoup mieux dans son groupe D, avec comme adversaires le Danemark de Christian Eriksen, demi-finaliste du dernier Euro, la Tunisie, et un barragiste (Pérou, Émirats arabes unis ou Australie), même si son huitième de finale pourrait être plus ardu (Argentine, Pologne ou Mexique).
Le Danemark a souvent été le porte-bonheur des Bleus en grande compétition : à chacun de leurs trophées majeurs, les Tricolores ont croisé les Danois sur leur route en phase de groupes, sans jamais perdre (1-0 à l’Euro-1984, 2-1 au Mondial-1998, 3-0 à l’Euro-2000, 0-0 au Mondial-2018). L’opposition contre la Tunisie sera le premier match en compétition officielle entre les deux pays.
Seuls 29 des 32 pays participants sont pour le moment connus, à sept mois du coup d’envoi d’un Mondial escorté de multiples controverses depuis l’attribution de l’épreuve en 2010, de la question des droits humains au Qatar à celle de la récente exclusion de la Russie des qualifications après l’invasion de l’Ukraine.
«Dialogue, paix et unité»
Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a d’ailleurs profité de la cérémonie du tirage au sort pour appeler les dirigeants au «dialogue» et lancer un appel à la «paix et à l’unité».
Les trois derniers billets seront attribués à l’occasion des barrages restant à disputer, deux intercontinentaux et un en Europe après le report des matches de l’Ukraine au mois de mars. Huit pays sont en lice pour rejoindre les places qui leur ont d’ores et déjà été attribuées dans les groupes.
Le tirage a été assuré par plusieurs anciens joueurs, le Brésilien Cafu, l’Allemand Lothar Matthäus et le Nigérian Jay-Jay Okocha, au Centre des congrès de Doha (DECC), vitrine rêvée en mondovision pour les autorités qatariennes et aboutissement dans leur politique de diplomatie sportive.
Il a été l’occasion pour les organisateurs de dévoiler la mascotte du tournoi, un keffieh, la coiffe traditionnelle arabe, baptisé «La’eeb», ce qui signifie «Joueur super doué» en arabe, et la première chanson officielle, Hayya Hayya (Better Together). Mais c’est évidemment la précieuse Coupe du monde, installée sur la scène et couvée du regard par le sélectionneur français Didier Deschamps, qui sera comme toujours la vraie vedette au Qatar.
De Cristiano Ronaldo à Lionel Messi en passant par Kylian Mbappé, tous ne pensent déjà plus qu’à elle et espèrent pouvoir la brandir le 18 décembre. Sous le regard envieux des grands absents qui ont raté l’avion pour le Qatar : Gianluigi Donnarumma et tous les Italiens champions d’Europe, Mohamed Salah, Riyad Mahrez ou Zlatan Ibrahimovic.