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[Football] Lopez invité à «dégager» le plancher


Gérard Lopez, président des Girondins de Bordeaux pour combien de temps encore?

La rétrogradation des Girondins de Bordeaux en National, et la fin de leur statut professionnel, comme la fermeture du centre de formation, a provoqué une très vive réaction.

C’est peu dire que Gérard Lopez se retrouve au centre de toutes les critiques. La municipalité, les supporters du club, et les anciennes stars du club ne souhaitent désormais plus qu’une chose : que l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois, propriétaire des Girondins de Bordeaux, dégage le plancher.

«J’apprends avec consternation la décision soudaine autant que personnelle de Gérard Lopez, a cinglé Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. Elle confirme des choix de gestion hasardeux qui ont amené en trois saisons notre club qui évoluait dans l’élite de la L1 au niveau amateur (…) L’abandon du statut professionnel aura des conséquences funestes avec, en premier lieu, la disparition du centre de formation. D’autres options étaient et seraient encore possibles pour sauver le club. Si la gouvernance actuelle n’a plus le ressort, les moyens, l’envie de défendre avec énergie la survie de notre club centenaire, patrimoine commun de notre territoire, alors, elle doit en tirer toutes les conséquences.»

«Ce Monsieur doit disparaître de Bordeaux»

Un peu plus tôt, c’est Bixente Lizarazu, champion du monde 1998, qui s’était vivement sur son compte Instagram. «Je suis dégoûté comme tous ceux qui aiment ce club. Mais ce qui se passe est malheureusement la conséquence d’une gestion sportive et financière désastreuse depuis de nombreuses années. Depuis l’arrivée de Gérard Lopez, cela dépasse l’entendement et l’entêtement. Ce Monsieur doit disparaître de Bordeaux et de notre cher Sud-Ouest.»

Dans une double page consacrée au déclassement de Bordeaux, le journal L’Équipe, n’est pas plus indulgent. Dans son commentaire intitulé «Fossoyeurs», Vincent Duluc a sorti le scalpel.

«C’est la chute la plus spectaculaire du football moderne, la première descente aux enfers, au-delà de la L2, d’un de l’un des sept clubs qui ont le plus profondément dominé le championnat de France depuis 40 ans (…) L’histoire des Girondins, depuis la vente du club par M6, et même un peu avant, rappelle que le poisson pourrit toujours par la tête (…)  Dirigés par des amateurs, il était naturel, finalement, que les Girondins soient déclassés en proportion. Les responsables de cette chute sont plus nombreux que ceux qu’on aperçoit ce matin.

Par-delà le rôle funeste et central de Gérard Lopez, illustrant l’ambiguïté fondamentale des nouveaux financiers pour qui le foot n’est pas un but, rarement une passion, et toujours un moyen, et qui ne peut pas être moins responsable au prétexte des dizaines de millions d’euros perdus, on n’oubliera pas, à un tournant de l’histoire, la manière dont une partie des ultras a oublié de penser par elle-même.

Les nouveaux dirigeants du foot mondial, dont les affections sont constamment interchangeables et qui savent, par exemple, à quel point le principe de la multipropriété multiplie les zones opaques, et donc les possibilités, se fichent bien que l’herbe ne repousse pas derrière eux. Ils vident les lieux dans l’indifférence de l’histoire centenaire, de la communauté et de la passion dont ils ont été les fossoyeurs (…)», écrit-il ainsi avec une précision chirurgicale.