L’Argentin Lionel Messi a été désigné meilleur joueur de l’année 2023 devant Erling Haaland et Kylian Mbappé, un choix surprise annoncé lundi à la cérémonie « Fifa The Best », où l’Espagnole Aitana Bonmati a poursuivi sa razzia de titres chez les femmes.
Le Ballon d’Or de 36 ans a obtenu 48 points, à égalité avec Haaland, lequel était favori en vertu de l’avalanche de buts déclenchée pour Manchester City, avec qui il a réalisé le triplé Ligue des champions-championnat-Coupe d’Angleterre.
Le champion du monde 2022, en dépit d’une saison sans coup d’éclat avec le Paris Saint-Germain, l’a emporté en vertu d’un point du règlement qui donne plus de poids, en pareille situation, au vote des capitaines des équipes nationales.
Son ex-équipier au PSG, le Français Kylian Mbappé, se classe troisième avec 35 points.
Ce résultat constitue une grande surprise au regard de la période concernée. Il s’agissait de prendre en compte les performances sportives réalisées entre le 19 décembre 2022, au lendemain de la finale de la Coupe du monde, et le 20 août 2023.
Or, sur cette période, Haaland a fait trembler les filets 28 fois en 33 matches, avec un 7 sur 7 en Ligue des champions. Le PSG de Messi et Mbappé s’est lui éclipsé dès les huitièmes de finale dans la compétition reine en Europe, une glissade qui pouvait sembler rédhibitoire.
City massivement représenté
L’attaquant français a surpassé la double désillusion de la C1 et de la finale de la Coupe du monde, où son triplé n’a pas suffi, pour marquer 17 buts dans les 20 derniers matches de Ligue 1, mais ces coups d’éclat domestiques pèsent moins qu’un sacre continental.
L’influence en club de Messi, sacré pour la troisième fois après 2019 et 2022 et qui était absent à la cérémonie londonienne, s’est faite beaucoup moins grande durant cette séquence.
A défaut de voir son N.9 sacré, Manchester City a vu six de ses joueurs placés dans l’équipe type de l’année (Walker, Stones, Dias, Silva, De Bruyne et Haaland), mais pas Rodri, le buteur de la finale européenne d’Istanbul contre l’Inter Milan.
A titre individuel, son entraîneur Pep Guardiola et son gardien brésilien Ederson ont remporté les prix correspondant à leurs fonctions respectives.
Le vote a été réalisé par les sélectionneurs des équipes nationales, leurs capitaines, des journalistes et des supporters venus s’enregistrer sur le site de la Fifa, chaque catégorie représentant 25% des suffrages.
Triplé pour Bonmati
Chez les femmes, le prix Fifa reste en Espagne même si la tête couronnée change: Aitana Bonmati succède à sa compatriote Alexia Putellas, récipiendaire des deux précédents trophées.
La milieu de bientôt 26 ans (elle les fêtera jeudi) a amassé en une année les trois plus grandes récompenses individuelles avec les prix UEFA et Fifa de meilleure joueuse tout en étant Ballon d’Or, un triplé que seule son aînée avait réalisé auparavant en 2021.
« Ça a été une année unique dont je me souviendrai toute ma vie », a-t-elle commenté depuis l’Eventim Apollo de Londres où se tenait la cérémonie. « Je suis fière de faire partie de cette génération puissante de femmes qui change le football et qui change le monde », a-t-elle ajoutant en remerciant « du fond du coeur » ses partenaires, sans qui elle « ne serai(t) pas là ».
Le suspense n’était pas bien épais au regard du palmarès et du talent déployé par Bonmati sur le terrain.
La Catalane a remporté la Ligue des champions avec le FC Barcelone et la Coupe du monde avec l’Espagne en étant désignée meilleure joueuse des deux compétitions.
L’ombre de sa compatriote et championne du monde « Jenni » Hermoso, désormais exilée dans le moins relevé championnat mexicain, n’était pas très menaçante, tout comme celle de Linda Caicedo (18 ans), pépite de la Colombie et du Real Madrid, également nommée.
L’Angleterre, finaliste du Mondial, a placé la gardienne de Manchester United, Mary Earps, et sa sélectionneuse, la Néerlandaise Sarina Wiegman, parmi les lauréates dans leurs catégories respectives. Les deux femmes conservent un trophée remporté en 2022