Le Paris Saint-Germain doit éviter un nouveau faux pas à Salzbourg, ce soir en Ligue des champions, s’il veut éloigner temporairement le spectre d’une infamante élimination et apaiser les tensions naissantes de son vestiaire.
Après la déroute à Arsenal (2-0) et les deux contre-performances au Parc des Princes (nul 1-1 contre Eindhoven, défaite 2-1 contre l’Atlético Madrid), la saison de Paris en Ligue des champions ne tient plus qu’à un fil et le déplacement de ce soir à Salzbourg se déroulera avec un ultime filet de sécurité. En Autriche, les hommes de Luis Enrique tenteront d’entamer le premier acte d’une remontée au classement (25e sur 36 avec quatre points) devenue vitale.
Même un match nul, contre une équipe encore moins bien classée (32e avec trois points), entretiendrait la spirale qui plombe le PSG depuis plusieurs semaines maintenant. Surtout, il l’obligerait à gagner ses deux derniers matches pour s’assurer de ne pas faire partie des huit seules équipes à être éliminées de la phase qualificative. Or la réception le 22 janvier de Manchester City, certes en crise, n’offre aucune garantie de point, pas plus que le déplacement, pour une équipe jeune sur un fil, en dernière journée, le 29 janvier à Stuttgart.
Une élimination inédite depuis l’arrivée de QSI en 2011 serait un camouflet pour le club et son nouveau projet de développement sans recrutement clinquant, avec carte blanche donnée à Luis Enrique. L’Espagnol, intraitable dans ses idées de jeu tout autant qu’avec ses troupes, risque d’autant plus gros ce soir qu’il sort d’une séquence délicate auprès de ses joueurs et des médias. Sa méthode, après un an et demi sur le banc, a fini par user et froisser certains éléments du vestiaire, qui l’ont laissé fuiter dans la presse.
Une attaque en berne, un coach en sursis?
Qui s’est empressée de le mettre sur le gril, jeudi dernier en conférence. Apparu tendu, mais droit dans ses bottes, Luis Enrique a dénoncé des «mensonges» et des «rumeurs», puis ostensiblement encensé son équipe : «Le vestiaire est magnifique. Il est exceptionnel, il y a de la qualité humaine et professionnelle.» L’ex-entraîneur du FC Barcelone, conforté publiquement par le président Nasser Al-Khelaïfi, doit désormais donner des garanties de résultats sous peine de voir sa position vaciller, confiait la semaine dernière une source proche du club.
Dans ce contexte, l’absence d’Ousmane Dembélé ce soir après son exclusion évitable contre le Bayern Munich (défaite 1-0) – l’un des motifs de friction avec Luis Enrique – pourrait ajouter aux insuffisances de l’attaque ces dernières semaines. Bradley Barcola (22 ans), qui connaît un trou d’air après un départ canon en championnat (10 buts, deux passes décisives), n’a toujours pas marqué en C1.
Le retour depuis trois matches de l’avant-centre Gonçalo Ramos tombait donc à pic, mais lui non plus n’a toujours pas marqué. Le match de vendredi à Auxerre (0-0) a montré que l’équipe, pourtant tournée vers l’offensive, était devenue très tendre, même en Ligue 1. Et c’est au beau milieu de ses pires incertitudes depuis l’arrivée de Luis Enrique, avec une pression énorme, que sa ribambelle de jeunes va tenter d’inverser la vapeur ce soir.