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Ligue 1 : Domenech à Nantes, c’est déjà fini


Raymond Domenech était le 15e entraîneur de Nantes, sans compter les intérims, depuis 2007.

Sa confiance affichée et son plaisir de retrouver le terrain n’ont pas suffi : Raymond Domenech a été limogé au bout de seulement six semaines passées sur le banc d’un FC Nantes toujours plus à la dérive, a-t-on appris mercredi de source interne au club.

C’est sans lui que les Canaris, en panne de résultats, ont sombré à domicile contre Lens mercredi après-midi en 32es de finale de Coupe de France (4-2). Et c’est une fin de mandat précipitée pour l’ancien sélectionneur des Bleus, qui avait relevé à la surprise générale le défi nantais fin décembre.

Ayant passé dix ans loin des bancs de touche, il avait été nommé en remplacement de Christian Gourcuff, après un mois d’intérim de l’adjoint Patrick Collot. Les Canaris n’avaient alors plus gagné depuis début novembre et pointaient à la 15e place de Ligue 1. Sept matches de championnat plus tard, ils sont 18e et barragistes, et ils ont étiré leur série à 15 matches sans victoire. Un record pour le club qui fêtera au printemps les 20 ans de son dernier titre de championnat et va devoir se trouver un nouvel entraîneur. Selon la presse, l’ancien défenseur nantais Antoine Kombouaré est pressenti.

À 69 ans, Domenech, qui n’avait plus entraîné depuis le fiasco de Knysna lors du Mondial-2010 en Afrique du Sud, établit ainsi un nouveau record pour la rapidité de son limogeage, pourtant un sport national à Nantes puisqu’il était le 15e entraîneur – sans compter les intérims – depuis l’arrivée de Waldemar Kita en 2007.

Accueilli avec scepticisme, et une forte dose d’ironie puisque des supporters avaient diffusé une musique de cirque pour dénoncer le « Kita Circus » lors de son premier entraînement avec l’équipe, Domenech a toujours affiché une grande sérénité.

À l’isolement 

Alliant bons mots et décontraction, il a répété à l’envi son plaisir de retrouver le terrain et sa confiance dans les qualités de ses joueurs. Mais ces paroles n’ont pas été suivies d’effet sur le terrain : le bloc défensif qu’il appelait de ses vœux s’est souvent fissuré – voire a pris l’eau comme mercredi face à Lens – et les joueurs ne sont parvenus à construire du jeu que par brèves périodes, en particulier la semaine dernière à Saint-Étienne (1-1).

L’impuissance avait cependant commencé à percer dimanche après la défaite des Canaris face au leader lillois (2-1). Devant la presse, Domenech avait reconnu ne pas pouvoir s’expliquer comment ses joueurs avaient pu se laisser autant dominer en première période. « Il reste 14 matches, il faut prendre des points, c’est évident. On le sait, on le savait, ça se confirme, ça devient tendu, mais ne cédons pas à la panique », avait-il pourtant insisté.

Il avait d’ailleurs reçu l’hommage de son homologue lillois, Christophe Galtier, avec qui il avait longuement discuté, bras dessus, bras dessous, avant le match : « J’étais très content de son retour. C’est l’aîné. Je me suis aperçu qu’il est resté vraiment dans le football parce que son équipe a par moment du jeu très intéressant. »

Ironie du sort, il avait été écarté dès mardi par un placement à l’isolement pour une semaine à la suite d’un test de Covid-19 positif, et malgré un contre-test négatif. Comme en décembre, Patrick Collot a donc pris la place lors de la défaite en Coupe de France mercredi. Interrogé après le match, l’adjoint a assuré n’être « au courant de rien » quand au sort de Domenech. Déplorant le « manque de confiance » qui pèse sur les joueurs, Collot a ajouté : « Il va falloir faire face, il nous reste plein de matches et on a encore la possibilité de sauver notre saison ».

Selon plusieurs médias, c’est Kombouaré qui devrait relever le défi d’éviter la relégation en Ligue 2. Formé à Nantes comme joueur, il a notamment entraîné le PSG et Dijon, qu’il a sauvé de la descente en 2019, mais n’a pas réussi à empêcher la descente de Toulouse la saison dernière.

AFP/LQ