[À l’étranger] Les trois pays organisateurs anticipent de lourdes températures, un risque pour fans et joueurs, et un défi d’organisation qui garde quelques zones d’ombre.
Le rapport «terrains en péril» de l’association «Football for Future» précise lui qu’en 2025, ces villes ont pu connaître une température supérieure à 35 °C au thermomètre mouillé (WGBT, qui prend en compte température et humidité), «la limite de l’adaptation humaine à la chaleur». L’étouffant Mondial des clubs de l’été 2025 aux États-Unis n’a pas été épargné par ces conditions parfois extrêmes, la FIFA récoltant les critiques de joueurs et entraîneurs.
Un report des matches en fonction du thermomètre?
Les pauses fraîcheur, une par période, qui étaient conditionnées à la météo, seront automatiques lors de la Coupe du monde, peu importe les conditions, a décidé l’instance. De quoi ravir… diffuseurs et publicitaires.
Et, comme en atteste le calendrier du tournoi, les stades climatisés (Dallas, Houston, Atlanta) accueilleront surtout des matches en pleine journée, quand d’autres rencontres se joueront plutôt en début de soirée dans les zones à risque.
«On peut voir clairement l’effort d’aligner les horaires des matches sur les inquiétudes liées à la santé et aux performances des joueurs», relève un porte-parole du syndicat de joueurs Fifpro, qui souhaite rester anonyme, voyant «une conséquence directe des leçons tirées du Mondial des clubs».
Le syndicat souligne toutefois qu’il reste des matches «à risque», et recommande le report des rencontres lorsque la température dépasse les 28 °C WGBT.
Les Bleus vont prendre le chaud
Sur ce plan, la France n’a pas été épargnée par le tirage au sort, puisqu’elle jouera ses trois premiers matches à 15 h à New York et Boston, ainsi qu’à 17 h à Philadelphie, à la merci de la touffeur estivale de la côte est. La finale est aussi à risque, avec un coup d’envoi prévu à 15 h à New York. Interrogée sur son futur protocole en cas de conditions extrêmes, la FIFA n’a pas encore répondu aux interrogations.
Au-delà des joueurs, le risque pour les spectateurs (qui méconnaissent le climat local), dans les stades ou les fan zones, a longtemps été «sous-apprécié», note le Dr Christopher Fuhrmann, directeur adjoint du centre régional sud-est pour l’administration nationale des océans et de l’atmosphère (NOAA).
Et la température est toujours plus grande à l’intérieur des stades, composés de béton, d’asphalte ou encore de métal, souligne le chercheur, qui insiste sur les besoins de «circulation de l’air», de «zones d’ombre» et «d’hydratation» mise à mal par les boissons alcoolisées. La FIFA n’a d’ailleurs pas encore précisé aux opérateurs des stades si les fans pourront venir avec des gourdes ou s’ils devront payer l’eau.