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[Football] Le derby Strasbourg-Metz, c’est aussi un duel de coachs !


Julien Stéphan et Frédéric Antonetti vont se croiser, ce vendredi. (Photo : DR)

Le derby de l’Est entre Strasbourg et Metz, qui ouvre la 6e journée de L1 vendredi (21 h), sera marqué par un duel de générations sur les bancs de touche : le moderne Julien Stéphan tentera de prendre le meilleur sur l’expérimenté Frédéric Antonetti.

Antonetti, le « puriste » assagi

Frédéric Antonetti, qui a fêté ses 60 ans en août, s’est bien calmé avec les années. Il est moins bouillant qu’avant au bord du terrain ou en conférence de presse après plus de 25 ans passés sur les bancs de touche de Bastia, Osaka, Saint-Étienne, Nice, Rennes, Lille et Metz.

L’ancien entraîneur de Bastia déclare souvent qu’il fait partie de l’ancienne génération, qu’il préférait le football d’avant. « Lionel Messi en Ligue 1, c’est extraordinaire. Bien sûr, voilà, a-t-il déclaré début août. Mais la deuxième chose, c’est que pour un puriste comme moi du football, Messi doit terminer sa carrière à Barcelone. Pour moi, Messi c’est Barcelone. Mais ça… c’était avant. »

Assez paternel, il prend souvent la défense de ses joueurs et s’appuie beaucoup sur la vidéo pour faire passer son message, notamment auprès des jeunes qu’il couve. Alors que son équipe est seulement 18e et n’a pas encore gagné cette saison, il a soutenu ses joueurs mercredi.

« J’ai confiance dans ce groupe, je sais qu’il va s’en sortir. Je crois en eux. La saison est encore longue, c’est un marathon et pour l’instant, on n’est qu’au cinquième kilomètre. Il en reste beaucoup. Il va s’en passer des choses. C’est un problème de confiance et il faut se lâcher. »

Le Corse apprécie le jeu prôné par son homologue alsacien et d’autres techniciens qui incarnent la nouvelle génération.

« Stéphan est un jeune prometteur, qui a fait de très bonnes choses à Rennes. J’ai vu Strasbourg-Troyes, je trouve que ce sont deux entraîneurs (Stéphan et Laurent Batlles) de haut niveau. Je ne les connais pas personnellement, ce sont deux jeunes entraîneurs, l’un qui a fait ses preuves à Rennes, l’autre en L2. Mais quand je regarde Strasbourg-Troyes, je dis qu’il y a deux entraîneurs de bonne qualité. Je le vois dans le projet, dans ce qu’ils proposent, vraiment de très, très bonnes choses par rapport à ce que à quoi je m’attends. »

Stéphan, un vent de fraîcheur en Alsace

Julien Stéphan, qui fêtera ses 41 ans samedi, est venu en Alsace « pour faire fructifier l’héritage » laissé par Thierry Laurey (2016-2021) avec une touche de modernité et une pédagogie plus fine dans l’approche technique.

Sur le bord de la touche, finis les mécontentements à répétition du bouillant Laurey, place aux encouragements de Stéphan qui a déjà eu le mérite de ramener cet été calme et dialogue, même si les résultats ne sont pas encore au rendez-vous (4 points en 5 journées).

L’ancien entraîneur de Rennes, qui a 19 ans de moins qu’Antonetti, a instauré plus d’exercices avec le ballon dès la reprise en juin et se montre très attentif à la réaction de ses joueurs aux directives qu’il prône. « On peut échanger avec lui, il est à l’écoute et il nous répond. Il veut sentir notre adhésion. Il faut des cannes pour ses séances car tu finis lessivé. Il impulse beaucoup de choses et veut mettre de la vie dans le jeu », a expliqué Dimitri Liénard, qui apprécie particulièrement « le sens du détail » de l’un des entraîneurs en vogue du football français.

De l’intensité dans le jeu et une communication avec des mots choisis sur mesure pour chacun : la méthode Stéphan passe par une parole claire et directe qui « prend aux tripes », selon l’expérimenté milieu, qui est devenu le capitaine du Racing cette saison.

« Julien c’est la force tranquille, vraiment, a poursuivi Liénard. Il sait nous toucher, nous impacter. Ses causeries d’avant match sont incroyables. Elles ont vraiment un sens et elles nous transcendent. »

AFP