Les inspecteurs chargés d’un audit sur la Fédération française de football ont émis un signalement à la justice, rapporte samedi Le Monde, pour un éventuel « outrage sexiste » commis par le président Noël Le Graët, lequel s’étonne des « fuites » dans ce dossier.
Le signalement a été effectué auprès du procureur de la République de Paris après le témoignage de Sonia Souid, agente de plusieurs internationales françaises, recueilli par les auditeurs de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), selon le quotidien.
« J’ai été informée par la cheffe de l’IGESR que, sur la base des témoignages recueillis par la mission FFF, elle a été conduite à effectuer un signalement conformément à l’article 40 du code de procédure pénale, en raison d’un faisceau d’éléments concordants sur des faits susceptibles de revêtir une qualification pénale », a réagi la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, citée par Le Monde. Sollicité, le ministère des Sports précise qu’Amélie Oudéa-Castéra a été informée du signalement, conformément à la procédure, et qu’elle n’a pas vocation à s’exprimer davantage sur le sujet.
« Je viens de prendre connaissance avec étonnement d’un article du Monde faisant état de fuites sur le rapport provisoire en cours de préparation (de l’IGESR) », a réagi de son côté Noël Le Graët dans une déclaration.
« À ce stade, je ne connais ni les faits qui me sont reprochés ni les personnes qui en sont à l’origine », déclare-t-il. « Plus généralement, je m’étonne que des informations puissent être divulguées alors même que le rapport provisoire ne m’a pas encore été transmis et que je n’ai pas été en mesure de faire valoir mes observations sur celui-ci », dit-il.
L’agente Sonia Souid a publiquement dénoncé cette semaine, auprès du quotidien L’Équipe et sur RMC, le comportement jugé sexiste de celui qui préside la FFF depuis 2011. « Il m’a dit en tête-à-tête, dans son appartement, très clairement, que si je voulais qu’il m’aide, il fallait passer à la casserole », a-t-elle affirmé. Évoquant ses rapports professionnels passés avec le patron du football français, elle explique avoir eu le sentiment « qu’à chaque fois, la seule chose qui l’intéresse, et je m’excuse de parler vulgairement, ce sont mes deux seins et mon cul ».
L’outrage sexuel ou sexiste vise une déclaration ou un comportement à connotation sexuelle ou sexiste portant atteinte à la dignité d’une personne, ou l’exposant à une situation pénible. L’infraction peut être punie d’une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros. Noël Le Graët, sous pression depuis plusieurs jours, a été « mis en retrait » de la présidence de la fédération par le comité exécutif, réuni mercredi en séance extraordinaire.