Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Au bout d’un match dingue et d’une séance de tirs au but interminable, les Anglaises, championnes d’Europe en titre, portées par l’entrée de Chloé Kelly, ont réussi à renverser un match en deux minutes alors qu’elles étaient dominées dans tous les secteurs de jeu.
Les « Lionnesses », qui ont été touchées physiquement, à l’image de Lauren James (cocard), Hannah Hampton (nez en sang) et Leah Williamson (cheville), vont maintenant affronter les Italiennes en demi-finale mardi prochain à Genève.
Elles peuvent remercier leur gardienne Hannah Hampton, qui a sorti trois tirs au but suédois au bout d’une séance interminable, marquée par des erreurs des deux côtés. Seules les Anglaises Lucy Bronze, Chloé Kelly et Alessia Russo ont transformé leur tir. En tout, neuf tirs au but sur quatorze ont été manqués.
« C’était stressant à regarder et stressant à jouer! Je me disais à chaque fois que j’en sauvais un, s’il te plaît, mets-le pour qu’on ait un peu de marge », a réagi la gardienne sur la BBC. « J’ai besoin de décompresser je crois », a aussi lancé la sélectionneuse anglaise, Sarina Wiegman, à la BBC et Leah Williamson s’est dite « vraiment très fière. J’aime le fait que nous n’abandonnions jamais ».
« Nous avions l’équipe pour gagner ce tournoi. Je me sens vide, je n’arrive pas à digérer ce qui vient de se passer », a regretté de son côté la capitaine suédoise, Kosovare Asllani. Les joueuses de Sarina Wiegman – qui peut vivre une troisième finale d’Euro consécutive en tant que sélectionneuse – restent donc invincibles même si ce quart de finale semblait parti pour aboutir à un succès facile des Suédoises.
Dès le début du match, les jaunes et bleues, poussées par les « Soft Hooligans » venus en nombre avec chants, tambours et inclusion, avaient complètement surclassé les coéquipières de Leah Williamson, méconnaissables et fragiles.
En encaissant un but dès la 2e minute par la milieu de 35 ans Kosovare Asllani, puis par Stina Blackstenius (25e), les « Lionesses » ont complètement sombré défensivement, à l’image de Jess Carter, fautive sur les deux buts. Les Suédoises ont ensuite déroulé avant d’être moins incisives en seconde période.
Après avoir perdu (2-1) contre la France lors de leur entrée en lice avant de se réveiller contre les Pays-Bas (4-0), puis face au pays de Galles (6-1), les Anglaises semblaient en panne physiquement, absentes dans les duels, face à des Suédoises qui impressionnaient, comme depuis le début de cet Euro.
Mais l’entrée de Chloé Kelly, buteuse déjà lors de la finale victorieuse en 2022, a tout changé. En deux minutes, elle a renversé la situation, réveillant les supporters anglais du stade de Zurich (22 400). La remplaçante a fait mieux en deux minutes que sur la totalité du match des attaquantes vedettes Alessia Russo ou Lauren James, très peu en vue.
Kelly, décisive
Sur son premier ballon, l’ailière – rentrée à la 78e minute – a servi Lucy Bronze au second poteau, laissée étrangement seule par la défense suédoise (2-1, 79e) et qui a planté une tête rageuse.
Dans la foulée, sur son deuxième ballon, Chloé Kelly a centré de nouveau de la gauche, cette fois pour la jeune Michelle Agyemang (2-2, 81e). Rentrée dix minutes avant et n’ayant joué que cinq minutes contre la France, l’attaquante d’Arsenal, âgée de 19 ans et qui a peu connu l’équipe A, a changé le destin des championnes d’Europe en titre, qui peuvent aussi remercier leur gardienne de les avoir sauvées à deux reprises.
En fin de match, Hannah Hampton, qui a fini les prolongations avec le nez en sang, a sorti deux arrêts décisifs (88e) avec les poings sur une frappe suédoise et juste avant la mi-temps (45+1) pour éviter le pire.
À la poursuite d’un premier titre majeur depuis leur victoire lors du premier Euro féminin en 1984, les Suédoises ont elles été brutalement arrêtées dans leur course, alors qu’elles faisaient partie des favorites.
