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[Football] Euro féminin : entre Oranje et Bleues, match inégal en tribunes


Des supportrices de l'équipe de foot féminine néerlandaise, au camping. (photo AFP)

Présents en petit nombre, éparpillés aux quatre coins du stade, les supporters des Bleues s’attendent à « prendre la marée » samedi dans les tribunes de Rotherham en quarts de finale de l’Euro, face à une vague orange de Néerlandais bien mieux organisés.

Le match des travées s’annonce gagné d’avance pour les Pays-Bas, escortés à chaque match par une joyeuse cohorte de fans bariolés, déguisés et parfois bruyants, des familles et beaucoup de femmes trimballant leurs drapeaux et leurs maillots fluo des « Oranjeleeuwinnen » (« les Lionnes ‘Oranje' », surnom de l’équipe).

Les images des « fan walks », ces parades festives d’avant-match, sont devenues virales et la fédération néerlandaise (KNVB) ne se prive pas de les relayer, surfant sur l’élan populaire déclenché lors du sacre à l’Euro-2017 féminin organisé aux Pays-Bas, et prolongé lors du Mondial-2019 en France.

Les championnes d’Europe en titre peuvent compter sur leurs fans à l’extérieur, et même à distance : un camping situé au Campus KNVB, le siège de la Fédération néerlandaise à Zeist dans la province d’Utrecht, a été installé pour permettre aux supporters de regarder les matches ensemble.

« Marée » 

En Angleterre, ils étaient 2 800 supporters au stade contre la Suède, 1 300 contre le Portugal et 2 100 face à la Suisse, selon des chiffres communiqués par la fédération. À titre de comparaison, seulement 470 Français étaient attendus lors de l’entrée en lice contre l’Italie.

Samedi, « on va se prendre la marée », en rigole un supporter français rencontré à Sheffield, qui a assisté aux deux premiers matches des Bleues. Pour ce trentenaire vivant en Seine-Saint-Denis et qui souhaite rester anonyme pour raisons professionnelles, « il n’y avait déjà pas beaucoup d’ambiance, mais là, ce sera une ambiance hostile », prévient-il.

Le faible engouement autour des Bleues à l’étranger était déjà perceptible en 2017, dit-il en se souvenant du déplacement effectué pour le match d’ouverture contre l’Islande : « On sort en ville à Tilburg pour se balader et on voit 3 000 Islandais. Là on s’est dit : ‘Il y a un gros gouffre’. Aujourd’hui c’est pire ».

Lundi dernier, bis repetita avec Islande-France, de nouveau, à Rotherham : emmené par son groupe de supporters Tolfan (« le douzième homme »), le public islandais a chanté, tapé sur des tambours et poussé son équipe, maillots de la sélection sur le dos, après une Marseillaise très peu reprise dans les tribunes.

« Faire le dos rond » 

« L’Islande, c’est impressionnant, ils arrivent en groupe, comme une marée humaine. On adore l’ambiance », a raconté Audrey Besombes, une supportrice venue en famille depuis le département du Tarn.

Lors du match précédent face à la Belgique, « on sentait qu’il y avait beaucoup plus de Français en ville », a-t-elle constaté, sans s’inquiéter d’un éventuel déséquilibre face aux Pays-Bas: « On espère surtout que ça va passer » pour les Bleues sur la route des demi-finales, a glissé cette supportrice, venue en Angleterre avec sœur, neveu, nièce et une amie.

La capitaine Wendie Renard a aussi apprécié « le beau public islandais, c’est magnifique, c’est beau ».

Et l’expérimentée défenseure se prépare également à être en infériorité samedi : « Mais peu importe, on aime ça, quand les supporters sont contre nous. On va devoir faire le dos rond et être costaud collectivement pour passer. On aura aussi des supporters et on va aussi les entendre, ça va un beau match et avec une bonne ambiance j’espère », a-t-elle dit.

« J’aime bien quand les supporters sont contre nous, j’ai encore plus de rage », a aussi répondu Selma Bacha du haut de ses 21 ans, mardi devant la presse. Avant d’ajouter : « Notre objectif, c’est de se concentrer sur le rectangle vert et d’aller chercher cette demi-finale ».