Les rôles sont inversés : le Real Madrid, roi des remontadas lors de la dernière campagne de Ligue des champions, reçoit Liverpool mercredi en huitièmes de finale retour avec la nécessité de gérer son avance de trois buts glanée lors de sa victoire 5-2 à l’aller.
À 2-0 pour Liverpool après un quart d’heure de jeu, le 21 février dernier, beaucoup pensaient assister au point de bascule : la décadence du Real Madrid sur le plan continental. Mais eux y croyaient toujours. Résultat: les Merengues ont offert un nouvel exemple de leur inépuisable force de résilience, et ont renversé la partie pour aborder le match retour avec un matelas confortable.
« Il ne faut pas faire de calculs : on va essayer de gagner le match », a pourtant balayé Carlo Ancelotti mardi. « On ne va pas prendre en compte notre avantage. On va jouer notre football, un football offensif, et Liverpool fera tout pour faire basculer la dynamique. Ce sera un match assez ouvert », a prévu le technicien italien mardi en conférence de presse d’avant-match.
Mais avant cette réédition de la finale de l’an passé (remportée 1-0 par le Real au Stade de France), les observateurs restent prudents. « Souvenez-vous de Chelsea l’an passé », avertissent les supporters. « Le Madrid est prévenu », a titré Marca mardi dans un article rappelant le scénario de l’an passé contre les Blues.
Vainqueurs 3-1 à l’aller grâce notamment à un triplé de Karim Benzema, les « Merengues » s’étaient fait peur au retour. Les trois buts de Mason Mount, Antonio Rüdiger et Timo Werner avaient redonné l’avantage aux Anglais, mais Rodrygo avait poussé le match en prolongation avec un but à la 80e. Et Benzema, évidemment, avait hissé son équipe en demies grâce à un but en prolongation (96e).
« Ce souvenir, qui est encore vivace, va nous aider à préparer le match de demain (NDLR : mercredi) différemment », a assuré Ancelotti, qui a retenu la leçon.
Benzema de retour
Mercredi, le goleador tricolore du Real sera encore présent … mais dans quel état ?
L’avant-centre français, touché à une cheville la semaine dernière et préservé lors de la victoire de la « Maison blanche » samedi contre l’Espanyol, « sera à 100 % », selon « Carletto ». « Il est revenu à l’entraînement collectif dimanche, et il avait fait de bonnes séances de travail avant. Il est à fond, surmotivé. Pour Karim, pour le club, c’est une compétition très importante », a assuré Ancelotti mardi.
Le Ballon d’or 2022, qui avait décroché la récompenses suprême au terme d’une campagne européenne 2021/2022 fabuleuse, aborde sa phase préférée de la saison : la saison dernière, il avait marqué dix buts dans les doubles confrontations à élimination directe de Ligue des champions. Cette saison, il en est déjà à deux.
Et compte bien gonfler ce chiffre mercredi. Freiné par des pépins physiques à répétition qui lui ont fait manquer treize matches depuis le début de la saison, le « Nueve » n’est plus au sommet de son art comme l’an dernier… mais attend le bon moment pour sortir de son silence.
Car Benzema est resté presque un mois sans marquer: ses derniers buts remontent d’ailleurs au 21 février… à Anfield, lors du match aller.
Liverpool sur courant alternatif
Liverpool, de son côté, est sur courant alternatif : les Reds ont atteint des sommets en terrassant Manchester United 7-0 le 5 mars, puis ont touché le fond en s’inclinant 1-0 samedi à Bournemouth, sur le terrain de l’avant-dernier du championnat, avec le premier penalty raté par Mohamed Salah en Premier League.
Pour le Real, la qualification pour les quarts de finale de Ligue des champions est primordiale, avant d’aborder le clasico retour de Liga au Camp Nou dimanche (21 h) contre le FC Barcelone, qui l’a distancé de neuf points en tête du championnat.
Pour Liverpool, elle semble inaccessible… Mais au Bernabéu, théâtre de la « Champions des miracles » la saison passée, l’impossible n’existe pas.