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[Football] Anthony Moris et l’Union Saint-Gilloise champions de Belgique, enfin !


Capitaine de l’Union, Anthony Moris a été le premier, hier, à soulever le trophée tant attendu par tout un peuple.

Après trois échecs successifs dans la course au titre, l’Union Saint-Gilloise et Anthony Moris ont enfin touché le graal, dimanche, en étant sacrés champions.

Les supporteurs de l’Union Saint-Gilloise l’attendaient depuis 1935 : hier, le vieux club bruxellois fondé en 1897, l’un des plus titrés du Royaume, a mis fin à 90 ans de disette en décrochant son 12e titre de champion de Belgique. «J’en connais beaucoup qui se sont demandé s’ils revivraient un titre un jour et qui sont morts entretemps. C’est à eux que je pense», a déclaré, ému, l’ancien président de l’USG (de 1993 à 2000) et ex-bourgmestre (maire) de Saint-Gilles, Charles Picqué, 76 ans.

Comme lui, nombreux sont les partisans des Jaune et Bleu à avoir eu la larme à l’œil hier soir dans les tribunes du vieux stade Joseph-Marien, après la victoire (3-1) face à La Gantoise, permettant à leurs favoris de devancer de trois points le Club Bruges à l’issue de la dernière journée de Pro League. Car l’USG, comme son portier luxembourgeois et capitaine Anthony Moris, revient de loin. La «Vieille Dame» a connu un long passage à vide durant l’après-guerre, jusqu’à être reléguée en quatrième division et frôler la faillite voire la radiation à plusieurs reprises.

Rachetée en 2018 par les hommes d’affaires anglais Tony Bloom (également président de Brighton en Premier League) et Alex Muzio, alors que le club stagnait en D3, l’Union a retrouvé l’élite du football belge en 2021 après 48 ans d’absence, au terme de la première saison à Saint-Gilles d’Anthony Moris, arrivé à l’été 2020 de Virton. Ces trois dernières saisons, les Saint-Gillois étaient à chaque fois montés sur le podium, loupant même le titre de peu en 2023 quand ils avaient été virtuellement champions jusqu’à la 89e minute de la dernière journée.

En septembre, Moris découvrira la C1

L’an passé, ils ont remporté la Coupe de Belgique après s’être illustrés sur la scène européenne une saison plus tôt en atteignant les quarts de finale de la Ligue Europa, seulement éliminés par le Bayer Leverkusen, futur finaliste du tournoi. Désormais, l’Union s’est installée comme premier club de la capitale, devant Anderlecht qui peine à retrouver l’avant-scène belge et le RWDM (Molenbeek) qui végète en D2.

Et le stade Joseph-Marien, enceinte de 9 000 places bâtie en 1919 sur les buttes du parc Duden dans les hauteurs de Forest (l’un des 19 communes de Bruxelles) et dont la façade de style Art déco lui vaut d’être inscrite au patrimoine de la région bruxelloise, est devenu l’antre de l’équipe dirigée par le jeune Sébastien Poccognoli (37 ans), entraîneur belge néophyte au sein de l’élite.

Parmi les supporters, il y a ceux de toujours comme Patrick, 57 ans, qui a «connu la demi-finale de Coupe d’Europe (des Villes de foires) face à la Juventus en 1964». Mais aussi «la descente aux enfers». Et il y a les autres, les nouveaux venus, parfois qualifiés de «bobos» par les anciens mais qui viennent «pour vivre l’expérience Union» comme Paty, une expatriée britannique «charmée par l’ambiance bon enfant» de ce club qui se veut «pas comme les autres», selon elle. «Pour moi, l’Union, c’est le vrai esprit du foot, comme en Angleterre. Qu’on gagne ou qu’on perde, on soutient le club!», ajoute-t-elle.

La saison prochaine, l’USG franchira une nouvelle étape en disputant la phase de ligue de la Ligue des champions face aux plus grandes équipes du continent. Au grand dam des supporters de la première heure, ce ne sera pas au stade Marien, qui ne répond pas aux critères de l’UEFA. Ce sera peut-être à Louvain ou au stade Roi-Baudouin, en attendant la construction d’une nouvelle arène de 16 000 places à quelques kilomètres du parc Duden. Certains supporters redoutent «une perte d’identité». Mais hier, ils étaient à mille lieues de ces projections. Heureux de vivre un bonheur présent, bien ancré dans les traditions.

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