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[Foot] Ligue 2 : Châteauroux passe sous un ambitieux pavillon saoudien


Dans ce football de demain, des filiales, la Ligue 2 risque de devenir un passage obligé. (Photo : DR)

La Berrichonne devient saoudienne : le prince Abdallah ben Moussaed et son United World Group ont confirmé mardi le rachat de Châteauroux, lanterne rouge de Ligue 2 dont ils ont confié la présidence à Michel Denisot, avec l’objectif d’en faire un pensionnaire de l’élite.

Le club rejoint ainsi l’écurie princière, qui compte Sheffield United en Premier League mais aussi Beerschot (Belgique), Kerala United (D2 indienne) ou encore Al-Hilal United (D2 émiratie).

Au sommet de l’organigramme, le journaliste et ancien homme fort de Canal+ Michel Denisot a repris les rênes de la Berrichonne, son équipe de cœur qu’il va diriger pour la troisième fois après un premier passage à la fin des années 1980 et au cœur des années 2000.

L’ancien président du Paris SG sera accompagné de Patrick Trotignon, nommé directeur général. Quant à l’entraîneur, il s’agira de l’Italien Marco Simone, 52 ans, ancien joueur de l’AC Milan, du PSG et de Monaco, passé sur les bancs du côté de l’ASM, Tours, ou plus récemment du Chabab Mohammedia (D2 marocaine).

« On avait besoin d’un groupe puissant, d’un groupe compétent, plein d’expertise et avec lequel nous avons beaucoup d’affinités puisqu’il s’agit à la fois de conserver l’identité du club et d’y apporter la plus-value dans tous les domaines qu’apporte United », a détaillé Denisot dans une vidéo relayée par le club.

Quant à United World, il souligne que la France « a façonné sa réputation comme étant l’une des plus grandes, sinon la plus grande ‘fabrique de talents de football’ dans le monde entier », écrit le groupe basé en Suisse dans un communiqué diffusé par le club, saluant la « valeur historique » de la Berrichonne, qui fête cette année son 105e anniversaire.

 

« Dans la durée » 

Si la somme déboursée reste secrète, le prince a confirmé la semaine dernière qu’elle était bien supérieure aux 2,8 millions d’euros mentionnés dans plusieurs médias.

Cette annonce vient mettre un terme à plusieurs mois de suspense, la concrétisation du rachat ayant tardé depuis décembre… avec en toile de fond les déboires du football français après le fiasco Mediapro.

Sur le plan sportif, rien n’était non plus très réjouissant du côté du Stade municipal Gaston-Petit. Bon dernier de Ligue 2, Châteauroux semble promis à la relégation en National 1 (3e division) au terme de cette saison, après quatre années passées en L2.

Ce tableau sombre avait fait craindre aux supporters un retrait du prince au dernier moment.

« Lorsque nous achetons un club, nous avons plusieurs objectifs: élever le niveau du club, les installations et le niveau de l’équipe. Le plus important est de le faire dans la durée », avait expliqué dimanche le prince, âgé de 56 ans.

Le magnat saoudien, qui a fait fortune dans l’industrie du papier, a les moyens de ses ambitions, comme le prouvent les trajectoires de Sheffield United et Beerschot.

Avec sa fortune évaluée à plus de 200 millions d’euros, il a fait grimper le club anglais, racheté en 2013, de la troisième division à la Premier League. À Anvers, Beerschot a aussi rejoint l’élite, alors que le club évoluait au deuxième niveau belge.

 

Synergies entre clubs

Autour des « Blades », aujourd’hui lanternes rouges de Premier League après une saison réussie l’an dernier, le prince a créé United World Group, un réseau de clubs de niveaux différents, à l’image du City Football Group émirati, regroupé derrière son vaisseau amiral Manchester City.

L’idée, à Manchester comme à Genève, où se situe le siège du United World Group, est de créer des synergies entre les clubs, dans le marketing, la recherche de sponsors ou encore la formation, en utilisant les clubs les moins huppés comme pépinières pour le développement de joueurs.

« Je suis heureux du fait que nous sommes propriétaires de clubs de trois des quatre pays ayant atteint les dernières demi-finales de la Coupe du monde (NDLR : Angleterre, Belgique et France). Et parmi 44 joueurs principaux, 4 ou 5 viennent des académies de ces clubs », s’est ainsi félicité Abdallah ben Moussaed.

Pour redorer le blason de la Berrichonne et en faire « un club compétitif », United World entend « renforcer le lien entre le centre de formation et l’équipe première ».

Il a commencé en faisant table rase de l’encadrement sportif, jusque-là dirigé par Benoît Cauet, remplacé par Marco Simone. Ce dernier doit pousser les Berrichons à l’exploit : ils n’ont plus que dix journées pour tenter de se sauver.

AFP/LQ