La France veut chasser les soucis physiques, les doutes nés d’un début d’Euro contrasté et la menace de la Suisse lundi (21 h) à Bucarest en huitième de finale, avec l’espoir d’atteindre un quart assurément relevé, contre l’Espagne ou la Croatie, opposées à Copenhague (18 h).
Au lendemain de l’élimination du Portugal de Cristiano Ronaldo, tenant du titre, contre la Belgique (1-0), et de l’éviction surprise des Pays-Bas face à la République tchèque (2-0), les autres favoris sont prévenus : le couperet peut tomber n’importe quand.
Avant le très attendu Angleterre-Allemagne, mardi à Wembley, d’autres cadors peuvent d’ailleurs mordre la poussière lundi, soit à Copenhague entre la jeune « Roja » et les vice-champions du monde croates, soit à Bucarest avec les champions du monde français.
Des sommets face aux grandes nations du continent, l’équipe de France en a déjà disputés deux lors de la phase de groupes, contre l’Allemagne (1-0) et le Portugal (2-2). Sortis victorieux du « groupe de la mort », les Bleus ont rempli leur objectif initial et retrouvent un adversaire bien connu qui ne les a plus battus depuis 1992.
« On bascule maintenant sur une nouvelle compétition. Dans l’approche, c’est complètement différent », a souligné le capitaine Hugo Lloris dimanche.
Le gardien des Bleus connaît la Suisse pour l’avoir dominée 5-2 lors du Mondial-2014, un match lors duquel Karim Benzema et Olivier Giroud, le revenant et le remplaçant de 2021, avaient marqué.
Hernandez remis ?
Comme en 2014, la « Nati » espère signer un exploit qui permettrait au pays de briser son plafond de verre, après trois éliminations consécutives en huitièmes.
« Ce choc constitue à la fois un immense défi et une magnifique occasion de dissiper les nuages de fatalisme qui la poursuivent depuis des années », écrit lundi le quotidien Le Temps. Pour les Français, c’est « une étape alpestre », comme le titre L’Équipe, ravie du « retour du vertige » des phases à élimination directe.
Exténués par deux rencontres disputées dans la canicule de Budapest, les Bleus ont tenté de « limiter la fatigue et optimiser la récupération », dixit le sélectionneur Didier Deschamps.
Le patron des Bleus a enregistré une inquiétante cascade de pépins physiques dans la capitale hongroise (Lucas Digne, Jules Koundé, Marcus Thuram, Thomas Lemar).
Il espère désormais que son latéral gauche Lucas Hernandez, touché par une gêne persistante au genou, réussira sa course contre la montre et sera en mesure de débuter la rencontre.
Sans lui, Deschamps se retrouverait sans arrière gauche de métier, puisque Digne est forfait, mais pas sans alternatives: il a travaillé à l’entraînement un système à trois défenseurs centraux qui pourrait offrir à Clément Lenglet ses premières minutes dans le tournoi.
En attaque, le triangle composé d’Antoine Griezmann, Karim Benzema et Kylian Mbappé s’avance vers une quatrième titularisation de rang. Le Parisien est le seul des trois à ne pas avoir encore marqué à l’Euro.
Le trio est très attendu dans la capitale roumaine, où les furtives apparitions de Mbappé entre l’hôtel et le bus de l’équipe sont guettées par plusieurs centaines de fans locaux, encouragements à l’appui.
Les supporters roumains sont servis : la capacité de la National Arena a été doublée pour la rencontre où 23 900 spectateurs sont attendus, dont environ 1 700 Français et 600 Suisses, selon les chiffres de l’UEFA.
La Croatie sans Perisic
Pour ces chanceux, cela risque d’être l’une des dernières occasions d’acclamer les Bleus, puisque le quart de finale programmé à Saint-Pétersbourg implique une quarantaine au retour et que l’entrée à Londres, lieu des demies et de la finale, est loin d’être garantie pour les fans étrangers.
Dans l’autre huitième de finale du jour, Luka Modric se frottera à des rivaux bien connus de la Liga espagnole.
Le milieu du Real Madrid a porté la Croatie en phase de poules, tandis que l’Espagne et ses jeunes talents se sont lancés en étrillant la Slovaquie 5-0 à la dernière journée, après de poussifs débuts.
Près de dix ans après l’historique triplé Euro-2008, Mondial-2010, Euro-2012, la Roja espère renouer avec les quarts de finale.
Privés du milieu Ivan Perisic, testé positif au Covid-19, les « Vatreni » cherchent à prouver que leur sélection vieillissante a toujours les armes pour briller au plus haut niveau… et pourquoi pas retrouver la France dans un remake de la finale du Mondial-2018?
AFP/LQ