Tous les feux au vert pour les « Flammes rouges » belges ? L’équipe féminine de Belgique espère flamber contre la France à l’Euro de football, jeudi à Rotherham (21h), en concrétisant ses progrès constants qui lui valent enfin d’être prise « plus au sérieux ».
Encore 35e nation mondiale en 2010, voilà la sélection belge désormais positionnée seize rangs plus haut (19e) et animée d’ambitions de plus en plus affirmées.
Et assumées, à l’image de sa capitaine Tessa Wullaert (29 ans, 110 sélections), qui a multiplié les expériences de haut niveau en club, à Wolfsburg puis Manchester City.
« Même si on se doit d’être réalistes vu la composition de notre groupe, on rêve toutes d’atteindre le deuxième tour » dans une poule comprenant la France, l’Islande et l’Italie, explique Wullaert, qui honorera contre les Bleues sa 111e sélection.
Après leur nul inaugural face aux Islandaises (1-1), les Belges entendent montrer que dans ce petit pays où le football est incontestablement le sport-roi avec les récents succès des « Diables rouges » masculins, le ballon rond se décline de plus en plus au féminin.
« Les autres pays mesurent nos progrès. On nous prend plus au sérieux », se réjouit pour sa part Tine De Caigny (Hoffenheim), la meilleure réalisatrice de la phase qualificative (12 buts en 7 matchs).
« Forcément, les gens nous connaissent mieux et les attentes sont supérieures. Au classement Fifa, nos adversaires sont toutes au-dessus de nous et on reste donc un outsider, mais on y croit. Le groupe a été rajeuni. Collectivement, nous sommes plus fortes », assure-t-elle.
Résultats probants
Au fil des tournois, les « Red Flames » commencent à enregistrer des résultats probants sur la scène internationale grâce à un savant alliage de jeunesse et d’expérience.
Présentes pour la première fois de leur histoire à une compétition internationale majeure lors de l’Euro-2017 aux Pays-Bas, les filles d’Ives Serneels, en poste depuis 2011, n’avaient pas réussi à sortir de leur poule qualificative : elles s’étaient imposées contre la Norvège (2-0) mais avaient concédé deux courtes défaites face au Danemark (1-0) et au pays organisateur (2-1).
Après avoir manqué de peu la qualification pour le Mondial-2019 face à la Suisse, les « Red Flames » se sont remises au travail, portées par une génération de joueuses qui n’hésitent plus à s’exiler pour progresser.
Et elles ont terminé premières de leur groupe éliminatoire sur la route de l’Euro anglais, devant la Suisse.
Nombre de pratiquantes en hausse
En Belgique, l’augmentation du nombre de pratiquantes depuis dix ans est substantielle : elles sont désormais 42.000, contre 22.000 en 2013. Alors qu’il n’y avait parfois que 200 ou 300 spectateurs pour les matches à domicile de l’équipe nationale il y a quelques années, il y en a parfois aujourd’hui entre 5.000 et 10.000 lors des gros matches.
La fédération belge de football a consenti des efforts financiers et structurels conséquents, avec un plan à long terme.
Les objectifs ? Doubler une nouvelle fois le nombre de nouvelles pratiquantes d’ici à 2024 en leur offrant un cadre plus ludique et plus sécurisant, et essayer de propulser l’équipe de Belgique féminine dans le Top 8 mondial.
Le football féminin séduit en tout cas de plus en plus les jeunes Belges, les résultats de la sélection sont encourageants et le nombre grandissant de joueuses signant dans les plus grands clubs européen traduit cette mue.
Cette saison, huit « Red Flames » évoluaient dans des équipes huppées. Parmi elles, on retrouve notamment la détentrice du record de sélections, Janice Cayman (127 sél.), récemment victorieuse de la Ligue des champions féminine avec Lyon.