L’équipe de France de handball, battue par le Danemark en prolongation dans la rencontre pour la médaille de bronze de l’Euro 2022 à Budapest (35-32), gardera un souvenir mitigé d’un Euro en dents de scie.
Sacrés champions olympiques à Tokyo l’été dernier, pour la troisième fois, les Bleus tombent de haut.
Une médaille couleur chocolat qui a un goût bien amer. En terminant quatrièmes de l’Euro dimanche à Budapest, les Bleus se sont vus offrir par l’organisation une breloque qui ne console pas grand monde.
« Celle-là, à mon avis, il n’y en a pas beaucoup qui vont la garder », avoue Valentin Porte, un peu offensé, qui se demande « depuis quand on donne une médaille au quatrième ? »
Mais c’est un fait, s’ils auraient préféré le bronze, les Bleus échouent au pied du podium, battus dans un match intense, mais où les Danois ont pris le dessus en prolongations.
Sans Mikkel Hansen, blessé, ni Mathias Gidsel sorti au bout de quelques minutes pour avoir été percuté par son coéquipier Henrik Mollgaard sur la jambe, les Danois ont réussi à se remettre dans une rencontre qui débutait bien pour les Bleus.
Ils le doivent notamment aux 18 arrêts de Niklas Landin et à l’excellent match de Jacob Holm (dix buts), qui avait déjà fait beaucoup de dégâts lors de la rencontre remportée par les Bleus au tour principal (30-29).
« Une aventure compliquée »
Les hommes de Guillaume Gille pourront malgré tout ressortir de belles satisfactions d’une rencontre où l’indiscipline (quatre fois deux minutes) a fait du mal.
Revenu après huit jours d’isolement pour cause de contamination au Covid-19, Kentin Mahé, élu homme du match, a été flamboyant (huit buts).
« Mes coéquipiers sortaient d’une demi-finale perdue et à ce moment je pouvais sortir. J’avais le smile, j’étais comme un gamin mais je retrouvais des visages marqués », raconte le demi-centre tricolore pour qui le Danemark « a eu plus de ressources ».
Vincent Gérard (18 arrêts) et Yanis Lenne (cinq buts) sont les autres satisfactions de la rencontre côté Bleu. Mais cela ne suffira pas à donner le sourire pour l’instant.
« On avait tous à cœur de se récompenser de cette aventure qui a été très compliquée de A à Z », déclare le capitaine Valentin Porte.
Et en effet, le chemin a été long, avec une préparation bouleversée par neuf cas de Covid-19, les blessures de Nedim Remili et Luka Karabatic ou encore l’agression d’Elohim Prandi pendant les fêtes.
En Hongrie, les champions olympiques, qui n’étaient en réalité plus que huit, ont connu des montagnes russes.
« Le futur pourra être sympa »
Un tour préliminaire quasi parfait, marqué par l’éclosion de Karl Konan, la joie simple de Thibaud Briet après une première réussie contre l’Ukraine, une première mi-temps impressionnante contre la Serbie pour se qualifier pour le tour principal.
Et puis le retour du Covid-19 qui a touché Konan, Mahé, Nicolas Tournat et Guillaume Gille. Le sélectionneur bleu a vu depuis sa chambre d’hôtel les siens lourdement battus par l’Islande (29-21), puis héroïques contre le Danemark pour rallier les demi-finales. Demi-finale perdue sur le fil contre la Suède (34-33).
Avant d’échouer encore contre les Danois. « Qu’est ce qu’on peut regretter à part avoir perdu ? On a tout donné et je suis fier de ce groupe, fier de cette équipe », insiste Porte.
Alors que se profile bientôt le Mondial-2023 (Pologne et Suède) et les Jeux olympiques à Paris en 2024, les Bleus pourront aussi se satisfaire de la bonne intégration de leurs jeunes pousses comme Konan, Aymeric Minne, ou Lenne qui vivaient leur grande première compétition en A, avec les cadres Nikola Karabatic et Vincent Gérard.
« Ce groupe a bien vécu. Et avec le retour des indissociables comme Luka (Karabatic) ou Nedim (Remili), si on arrive à rester en bonne santé et à travailler ensemble, le futur pourra être sympa », a conclu Mahé, sur une touche d’optimisme.