Sur la lancée de sa réalisation en finale de Ligue des champions, Stina Blackstenius a changé de statut. Elle sera déterminante pour l’entrée en lice des Suédoises.
De nature réservée, Stina Blackstenius a appris à s’ouvrir en devenant une star du football féminin : buteuse victorieuse en finale de Ligue des champions avec Arsenal, elle est aussi un pilier de l’attaque de la Suède, qui entame son Euro-2025 contre le Danemark aujourd’hui (18 h) à Genève.
Un but qui change une vie. Un contrôle orienté à la limite du hors-jeu, une frappe croisée du droit, l’attaquante de 29 ans (117 sélections, 39 buts) est entrée dans l’histoire de son sport en marquant le seul but d’une finale étouffante, à Lisbonne. «J’étais un peu nerveuse» au moment d’entrer en jeu (à la 67e), a dit au micro l’ancienne joueuse de Montpellier (2017-2019). «Mais je savais qu’une occasion pouvait suffire.»
Quand elle a débarqué à Montpellier à 21 ans, elle n’avait pas du tout la même assurance. «J’ai beaucoup grandi en allant en France, j’étais plutôt timide et réservée, et c’était difficile avec la barrière de la langue, confirme la joueuse à la chaîne suédoise TV4. Me sentir isolée et devoir grandir seule, pour ainsi dire, cela m’a beaucoup appris», même si ses coéquipières de la sélection Linda Sembrant et Sofia Jakobsson l’ont prise sous leurs ailes.
Elle était une vraie promesse, buteuse en finale – déjà – des Jeux olympiques 2016, à 20 ans, pour une défaite contre l’Allemagne. La double médaillée d’argent a d’ailleurs récidivé à Tokyo en 2021 pour une nouvelle défaite crève-cœur contre le Canada (1-1, 3 t.a.b. à 1). Mais la pépite de l’attaque ne défendait pas beaucoup avant d’arriver dans l’Hérault, où elle a réussi une saison et demie fructueuse, 26 buts en 38 matches.
«Elle avait besoin de travailler les aspects défensifs, les replacements… Il lui fallait sortir de son confort. Mais elle avait déjà ses qualités de puissance, elle était très athlétique. C’était une dévoreuse d’espaces, elle allait très vite, ses appels de balle étaient tranchants avec un sens du déplacement averti pour une jeune joueuse», décrit Jean-Louis Saez, le directeur sportif du MHSC.
«Un pas en arrière»
Après Montpellier, Blackstenius est revenue en Suède, à Lingköpings puis à Häcken. «C’est OK de faire un pas en arrière, rembobine-t-elle. J’ai eu peur que cela puise affecter ma progression, mais en fait pas du tout, cela a été bénéfique. C’était surtout une question de savoir jusqu’où j’étais prête à faire des sacrifices.»
Regonflée par deux saisons au pays, elle repart en 2022, à Londres. «Je me sens complètement différente désormais, reprend-elle, j’ai fait beaucoup de progrès, j’ai appris à être plus sociale, plus ouverte. Je me sens mieux dans ma peau également.» En pleine confiance, elle a signé un but d’avant-centre en plongeant au premier poteau lors du dernier match de préparation contre la Norvège (2-0). «J’ai confiance en moi et en la personne que je suis», conclut Blackstenius. Les Danoises, contre qui elle a réussi un triplé en Ligue des nations le 3 juin (6-1), sont parfaitement au courant.
Le programme
Groupe B, hier
Belgique – Italie X-X
Portugal – Espagne X-X
Groupe C, aujourd’hui
18 h : Danemark – Suède
21 h : Allemagne – Pologne
Groupe D, demain
18 h : Pays de Galles – Pays Bas
21 h : France – Angleterre
Groupe A, 2e journée, dimanche
18 h : Norvège – Finlande
21 h : Suisse – Islande