Un remake de la finale 2021 dès les qualifications pour l’Euro-2024 : les Anglais et les Italiens, qui se sont affrontés à Londres en juillet 2021 pour le couronnement européen, se retrouvent dès la phase de qualifications, selon le tirage effectué ce dimanche.
À quelques secondes d’intervalle, la somptueuse salle de la Festhalle de Francfort a augmenté son volume sonore autour de midi : d’abord de quelques décibels quand la France, championne du monde en titre, a hérité des Pays-Bas pour la phase de qualifications de l’Euro-2024. Mais bien plus lorsque l’Angleterre a hérité du groupe avec l’Italie, avec à l’esprit des personnes présentes la finale du dernier Euro, remporté en juillet 2021 par l’Italie aux tirs au but (1-1, 3 t.a.b. à 2).
Finaliste de l’Euro-2000 (défaite 2-1 au but en or contre la France), Gianluca Zambrotta a eu la main lourde pour ses compatriotes, certes sacrés champions d’Europe il y a 15 mois, mais dont les récentes expériences avec les phases de qualification pour les grands tournois ont parfois mal tourné.
L’Italie a raté le billet pour le Mondial-2018 et pour le Mondial-2022. Pour l’Euro-2024 (14 juin-14 juillet), les joueurs de Roberto Mancini devront donc passer par un duel avec l’Angleterre entraînée par Gareth Southgate et qui a connu des jours plus brillants, après une relégation dans la Ligue des nations.
France, Pays-Bas, Grèce : trois champions d’Europe
Pour être de la fête en Allemagne à l’été 2024, la Nazionale et les Three Lions devront prendre l’une des deux premières places de leur groupe, où figurent également l’Ukraine, la Macédoine du Nord et Malte. Une mission loin d’être impossible pour deux sélections phares du continent.
L’Italie a toujours dominé l’Angleterre dans cette compétition. Outre la dernière finale, elle s’est imposée en poules à Turin (1-0), en 1980, et déjà aux tirs au but en quarts de finale en 2012, à Kiev (0-0, 4 t.a.b. à 2).
L’autre groupe majeur de ces qualifications, qui débutent en mars 2023, oppose deux anciens champions d’Europe, la France (1984, 2000) et les Pays-Bas (1988), dans le groupe B. Un troisième ancien vainqueur de l’Euro, la Grèce (2004) complète un groupe relevé, avec aussi l’Irlande, et le modeste Gibraltar.
Malgré les préventions de l’UEFA pour éviter que ne s’affrontent des pays en conflit diplomatique (Ukraine-Bélarus ou Arménie-Azerbaïdjan, par exemple), le tirage n’a pas évité quelques chocs géopolitiques.
La Turquie et l’Arménie vont se croiser dans le groupe D, celui de la Croatie, du pays de Galles et de la Lettonie. Les deux sélections s’étaient déjà affrontées sur la route du Mondial-2010, la Turquie s’était imposée deux fois 2-0.
Le groupe G est moins tendu mais a une couleur très balkanique avec la Hongrie, la Serbie, le Monténégro et la Bulgarie. La Lituanie complète cette poule.
L’Espagne contre Haaland
Le Kosovo n’y figure pas, il ne pouvait affronter ni la Serbie ni la Bosnie, selon le choix de l’UEFA. La sélection entraînée par le champion d’Europe 1984 Alain Giresse se retrouve dans un groupe abordable, avec notamment la Suisse, Israël et la Roumanie. « Cela aurait pu être bien plus difficile pour nous », a réagi « Gigi » sur La Chaîne L’Équipe. « On a évité les groupes qu’on voulait au fur mesure qu’on voyait les équipes s’aligner ».
Parmi les cadors du continent, l’Espagne a hérité d’un groupe à sa mesure avec l’Écosse comme deuxième tête de série, mais elle devra se méfier de la Norvège du prodige Erling Haaland, qui apprend à l’école espagnole à Manchester City avec Pep Guardiola, mais n’a pas encore réussi à qualifier son pays pour un tournoi majeur.
Le Portugal de Cristiano Ronaldo, champion d’Europe 2016, part largement favori du groupe J, avec la Bosnie et l’Islande, comme la Pologne de Robert Lewandowski face à la République tchèque et l’Albanie dans le groupe E.
La Belgique des frères Hazard et de Kevin De Bruyne est aussi favorite de son groupe F avec l’Autriche de David Alaba et la Suède.
Enfin, dans le groupe H le Danemark, champion d’Europe 1992, va croiser la Finlande, remake d’un fameux match du dernier Euro où le cœur de Christian Eriksen s’était arrêté, suspendant avec lui le souffle du monde du football.