Héroïques, les handballeurs français ont arraché leur billet pour les demi-finales de l’Euro en renversant le Danemark (30-29), mercredi à Budapest dans leur dernier match de poule, et peuvent continuer à rêver d’un troisième titre continental.
C’était « un moment de vie et de mort » pour Guillaume Gille. Ses Bleus sont bel et bien en vie, qualifiés un peu miraculeusement après avoir été longtemps menés par leurs grands rivaux scandinaves. Et encore de cinq buts à douze minutes de la fin. Car les Danois, s’ils avaient laissé leur star Mikkel Hansen au repos, étant déjà qualifiés, n’étaient pas là pour faire de cadeau et entendaient bien « mettre la France dans l’avion ».
Pour le moment, l’avion du retour reste au sol. Les champions olympiques à Tokyo il y a six mois, contre ces mêmes Scandinaves, ont plutôt choisi de s’envoler avec caractère vers le dernier carré où ils affronteront les Suédois vendredi. L’autre demi-finale opposera le Danemark à l’Espagne. « On a une belle revanche à prendre » se souvient Erick Mathé, faisant référence au lourd 32-26 infligé par les Suédois, là aussi en demi-finale, lors du Mondial 2021. « Mais maintenant il n’y a plus grand-chose qui peut nous arrêter ».
Car mercredi, même le Danemark, dominateur et en réussite en première période, n’a pas su le faire jusqu’au bout, et ce alors même que les Bleus ne semblaient pas en mesure de pouvoir revenir.
Longtemps à -5
Il a fallu un sursaut, le sang-froid d’Hugo Descat au penalty (8 buts au total), le réveil en deuxième période de Vincent Gérard, longtemps aux abonnés absents et ne pouvant rien face à la puissance Jacob Holm (9 buts) et de Niclas Kirkelokke (10 buts). Auteur de quatre arrêts décisifs, le portier tricolore a tout simplement été là au bon moment.
Sans Nicolas Tournat et Kentin Mahé, absents pour covid, les Bleus ont d’abord été malmenés pendant tout le premier acte, et mené 17-12 à la pause. La remontée a été fantastique.
Il a fallu attendre la 58e minute et un tir victorieux de Dika Mem (8 buts) pour voir les Français prendre l’avantage pour la première et seule fois, preuve de la force de caractère qui s’est dégagée du groupe de Valentin Porte.
« C’est énorme ! » a lâché le capitaine. Comme un symbole, les nombreuses récupérations de Nikola Karabatic, le vétéran de 37 ans, pour aller chercher la victoire. « Tu te jettes de toutes tes forces car ça peut être décisif. Tu te jettes, tu te brûles le bras. Je vais sentir les douleurs pendant quelques jours, mais elles me rappelleront ces moments-là »
« L’aventure plus belle »
Bien sûr, le sélectionneur Guillaume Gille, toujours absent mercredi pour covid-19 lui aussi et suppléé par Erick Mathé, aurait sûrement préféré éviter les douleurs et certaines turbulences pour se qualifier. Les Bleus semblaient d’ailleurs partis pour cela, avec 100% de victoires à l’issue du premier tour et une démonstration contre les Pays-Bas lors de la première rencontre du tour principal (34-24).
Et puis le plomb dans l’aile. Il y a d’abord eu le retour des tuiles liées au Covid-19, acteur majeur de cet Euro où le variant Omicron s’est invité comme adversaire commun à toutes les nations engagées. La France en a eu son lot avec Karl Konan d’abord puis Mahé et Gille, Ludovic Fabregas étant lui malade (mais pas positif) lors de la défaite face à l’Islande.
Cette déroute (29-21) avait semblé sonné le glas des espoirs français, jusqu’à ce que les Croates les réaniment en battant contre toute attente les Nordiques lundi.
La roue semblait à nouveau tourner dans le bon sens. La France retrouvait Karl Konan et Ludovic Fabregas et s’imposait devant le Monténégro. Un nul contre le Danemark leur suffisait désormais. Avec la victoire, « l’aventure est plus belle » a conclu Porte.