Les Français Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr ont été sélectionnés en première et deuxième position de la Draft NBA mercredi, respectivement par Atlanta et Washington, un doublé inédit dans l’histoire du basket français.
Ce dernier fait encore mieux que lors du précédent millésime, qui avait vu un autre basketteur tricolore, Victor Wembanyama, monter le premier sur le podium. La France devient ainsi le troisième pays, après les Etats-Unis et le Canada, à avoir deux ressortissants choisis N.1 lors de deux années consécutives.
« Je suis vraiment fier de contribuer au succès de mon pays », a expliqué Zaccharie Risacher en conférence de presse. Un troisième Français, Tidjane Salaün, a parachevé cette soirée sans précédent pour le basket hexagonal. En sixième position, soit bien plus haut que prévu pour lui, Charlotte a jeté son dévolu sur l’ancien ailier de Cholet, qui n’a encore que 18 ans.
« Je suis un peu chamboulé », a admis Salaün. « Sixième, c’est énorme. Maintenant, c’est parti pour le travail. » « Je connais très bien Tidjane et Alex », a rappelé Zaccharie Risacher. « Réaliser notre rêve ensemble, c’est exceptionnel. »
Ailier de 19 ans et 2,06 m, Zaccharie Risacher rejoint une équipe déjà compétitive, qui a frôlé les playoffs la saison dernière, une rareté dans un système agencé pour permettre aux franchises les plus médiocres sportivement de choisir les meilleurs néophytes.
« C’est incroyable, c’est difficile de mettre des mots sur ce que j’ai pu ressentir, parce que c’était indescriptible », a déclaré le numéro un de la Draft 2024. « C’était l’ascenseur émotionnel. » « Victor (Wembanyama) m’a beaucoup inspiré ces deux dernières années, comme il a pu le faire pour beaucoup de jeunes joueurs français », a-t-il ajouté.
C’est la conclusion d’une saison faste pour le joueur de l’ASVEL qui avait fait le pari d’un prêt à Bourg-en-Bresse. Dans l’Ain, le plus jeune Français à avoir joué en Euroleague (16 ans et 10 mois) a bénéficié d’un temps de jeu conséquent (23 min en moyenne) et pris une nouvelle dimension. Il a notamment progressé dans le tir extérieur et montré qu’il ne rechignait pas au contact, malgré un physique longiligne, face à des joueurs aguerris, plus âgés que lui. Il a parachevé cette campagne en haussant le ton en playoffs, avec 14 points de moyenne et une pointe à 28 unités.
Sarr avec Coulibaly
A Atlanta, qui n’avait plus choisi en première position depuis 1975, il va intégrer un secteur extérieur déjà très étoffé. Les Hawks comptent, en effet, le shooteur diabolique Trae Young, l’arrière à tout faire Dejounte Murray, qui affichent déjà tous deux des sélections au All-Star Game, ainsi que le jeune ailier prometteur Jalen Johnson (22 ans).
Zaccharie Risacher cite comme première influence son père, Stéphane Risacher, ancien international médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Sydney, en 2000. Les deux partagent une élégance naturelle et une fluidité de mouvement hors normes.
S’il a déjà été deux fois médaillé mondial en catégories de jeunes, Zaccharie Risacher n’a néanmoins pas été retenu dans la sélection élargie en vue des Jeux de Paris.
Il va donc pouvoir se consacrer pleinement à son intégration en NBA. « Je vais dormir dans le gymnase », a promis le natif de Malaga, pour illustrer son futur investissement dans sa nouvelle équipe. Alexandre Sarr (2,16 m et 19 également), lui, va mettre le cap sur Washington.
Cette équipe chroniquement faible en défense aura bien besoin de sa taille, son envergure et sa mobilité pour rehausser son standing. A la différence de Risacher, intégralement formé en France, Sarr a multiplié les destinations, des équipes de jeunes du Real Madrid jusqu’à la ligue australienne NBL, en passant par le système américain de formation de jeunes Overtime Elite.
L’intérieur également médaillé mondial chez les jeunes aux côtés de Zaccharie Risacher, va retrouver dans la capital des Etats-Unis un autre Français, Bilal Coulibaly, auteur d’une première saison très prometteuse avec les Wizards.
Sarr, Risacher et Salaün se voient déjà rejoindre, un jour, en équipe de France, Bilal Coulibaly, pré-sélectionné pour les Jeux. « L’équipe de France (des années à venir) va vraiment être forte », s’est enthousiasmé Sarr.