L’année 2023 restera dans les annales du tennis comme l’année où Djokovic a porté le record masculin de sacres en Grand Chelem à 23, puis 24!
Trois titres du Grand Chelem de plus, jusqu’à partager le record absolu de 24 trophées majeurs, un septième Masters record, le cap inexploré des 400 semaines comme n° 1 mondial… : rassasié à la veille de 2024, Novak Djokovic? «On peut gagner quatre Grands Chelems et l’or olympique», défie-t-il.
2023 restera dans les annales du tennis comme l’année où Djokovic a porté le record masculin de sacres en Grand Chelem à 23, puis 24, record absolu établi par l’Australienne Margaret Court dans les années 1960-70 égalé. Comme l’année, aussi, où il a fait progresser le record de titres au Masters à 7 et en Masters 1000 à 40. Comme l’année, enfin, où il a franchi le cap vertigineux des 400 semaines passées au sommet du tennis mondial, et étiré à huit le nombre d’années achevées sur le trône de n° 1 mondial.
Seul Carlos Alcaraz, la jeune pépite espagnole couronnée à Wimbledon au bout d’une finale épique, l’a empêché d’accomplir son rêve fou de Grand Chelem calendaire.
«J’ai connu une saison quasi parfaite en Grand Chelem, fini l’année n° 1 mondial, atteint tous les objectifs que je m’étais fixés, battu de nombreux records, écrit l’histoire de ce sport. Je suis enchanté de ma saison», se félicitait-il avant même la finale du Masters à Turin.
À 36 ans, le Serbe se connaît par cœur et se ménage à bon escient : il joue moins de tournois qu’à sa plus belle époque mais capitalise sur sa science clinique des rendez-vous les plus prestigieux.
«Ils ont réveillé la bête»
«C’est une des meilleures saisons de ma carrière» mais «le fait que j’ai gagné trois des quatre Grands Chelems, joué la finale du quatrième, et que ce n’est pas pour autant la meilleure saison de ma vie, c’est plutôt sympa», remarque-t-il.
N’allez pas croire que ça entame son appétit carnassier. Au contraire, la concurrence ravivée en particulier par le trio de vingtenaires Carlos Alcaraz-Jannik Sinner-Holger Rune a eu l’effet d’un aiguillon.
«Ils ont comme réveillé la bête en moi», a expliqué récemment Djokovic dans l’émission 60 Minutes de la chaîne américaine CBS.
La finale de Wimbledon à rebondissements perdue? «Une super occasion de me réinventer, raconte-t-il. Ça m’a tellement énervé que j’avais besoin de tout gagner pendant la tournée américaine après.»
À son rêve encore inassouvi de Grand Chelem calendaire, s’ajoute en 2024 celui d’or olympique, le seul titre qui résiste à son palmarès d’exception – il a été médaillé de bronze en simple en 2008 à Pékin.
«On est là pour l’en empêcher», s’oppose Alcaraz.
«J’ai toujours les ambitions et les objectifs les plus élevés, ça ne va pas changer l’année prochaine, c’est certain», jure Djokovic.
«La flamme est toujours là. Mon corps répond présent. Ma motivation à gagner les plus grands tournois est intacte», ajoute le Serbe, qui pourrait aussi retrouver sur sa route, porte d’Auteuil tout du moins, son vieux rival espagnol aux 22 titres du Grand Chelem, Rafael Nadal.
Les JO à Paris «sont un de mes principaux objectifs de l’année prochaine, en plus des Grand Chelem et du Masters», répète «Djoko».
«Quand ils me botteront les fesses…»
«Le calendrier va être très chargé, et on va passer de la surface la plus lente, la terre battue, à la plus rapide, le gazon, et revenir à la plus lente. Ça va être une période de la saison très exigeante», anticipe le trentenaire serbe.
Et après? Jusqu’à quand Djokovic s’imagine-t-il jouer?
«À mon âge, et après avoir accompli autant de choses, je me pose la question, en mon for intérieur et avec mon entourage, reconnaît-il. Mais j’ai toujours une énorme motivation pour continuer et écrire l’histoire de ce sport. J’adore la compétition, gagner des tournois et être le meilleur joueur du monde.»
«On peut dire qu’Alcaraz, Sinner et Rune, c’est le prochain « Big 3« . Je vais m’accrocher aussi longtemps que je serai capable de gagner contre eux dans des grands tournois, répond Djokovic. Pourquoi arrêter tant que vous gagnez les plus grands titres? Quand ils se mettront à me botter les fesses, je l’envisagerai sans doute.»
Ses deux derniers matches au Masters, avec seulement 11 jeux cumulés perdus contre Alcaraz et Sinner, ont montré que son temps n’était pas révolu. Un tournoi du Grand Chelem de plus – dès l’Open d’Australie en janvier, son terrain de jeu préféré? – et Djokovic serait pour de bon seul au monde.