Il était revenu tel l’enfant prodigue à Manchester United, le club où il a explosé au plus haut niveau : un an plus tard, après avoir « séché » la reprise de l’entrainement, lundi, un départ de Cristiano Ronaldo ne relève plus de la science-fiction.
« Raisons familiales » : le motif invoqué par les Red Devils, selon les médias anglais, pour expliquer l’absence du Portugais au centre d’entraînement, alors que tous ses coéquipiers étaient présents, ressemble fortement à une piètre excuse. Il ne fera en tout cas rien pour alléger l’atmosphère autour du joueur qui a laissé filtrer son mal-être dans la presse.
Depuis dix jours, il se dit ainsi que « CR7 » est mécontent du recrutement laborieux de son club, alors que Manchester City ou Liverpool ont déjà fait le gros de leurs emplettes. United aurait trouvé un accord verbal avec Christian Eriksen, selon les médias et l’arrivée du latéral gauche néerlandais Tyrell Malacia devrait être annoncée prochainement, mais ces recrutements ne suffiront sans doute pas à rendre MU compétitif face à City, aux Reds ou à Chelsea.
Jouer les seconds rôles en Premier League et ne disputer que la Ligue Europa, après qu’il a participé à 19 C1 consécutives, pour cinq trophées, ne correspond pas à l’image qu’il a de lui-même, malgré ses 37 ans.
Un départ qui arrangerait tout le monde ?
D’autant que sa première saison après son retour a été mitigée : satisfaisante sur le plan comptable, avec 24 buts toutes compétitions confondues qui ont fait de lui le meilleur buteur de l’équipe, mais dans le jeu, ça a souvent grincé.
Dans une équipe qui n’a jamais réussi à trouver son style de jeu, le manque de travail défensif sans ballon de Ronaldo a souvent été vu comme un gros problème, ainsi que son manque d’automatisme avec ses coéquipiers. Arrivé en toute fin de mercato, il n’avait guère eu le temps de les peaufiner, mais les progrès au fil de la saison n’ont pas non plus été spectaculaires.
L’arrivée sur le banc d’Erik Ten Hag, technicien qui aime que son équipe presse haut et travaille beaucoup, ne laisse pas non plus présager une très grande compatibilité entre le coach et sa vedette. Il a donc demandé au club de le laisser partir en cas d’offre « satisfaisante », a écrit le Times, samedi.
Officiellement, Manchester n’est pas vendeur et compte bien voir le joueur honorer la seconde année de son contrat. Mais en coulisse, les Red Devils voient bien l’intérêt qu’il y a à ne pas retenir un joueur contre sa volonté, aussi emblématique soit-il, surtout quand son intégration reste hypothétique et qu’il leur coûte plus de 500 000 euros par semaine.
Point de chute difficile à trouver
Dès lors, même si le club a déjà perdu Paul Pogba, Jesse Lingard, Edinson Cavani, Juan Mata et Nemanja Matic, tous en fin de contrat et sans rapporter une livre au club, la porte n’est pas totalement fermée.
Des contacts auraient déjà eu lieu entre les agents du joueur et des représentants de Chelsea et du Bayern Munich, sans que l’on sache vraiment à l’initiative de qui ni surtout pour quel résultat. Ces pistes ne semblent pas très prometteuses.
Quand bien même ils perdraient Robert Lewandowski, 36 ans, miser autant sur un joueur de 37 ans trancherait nettement avec la politique de transfert des Bavarois, et l’on voit mal comment Ronaldo rentrerait dans le jeu prôné par Thomas Tuchel.
Naples, 3e de la dernière Serie A et donc qualifié pour la C1, ne serait pas contre l’idée de faire venir sa plus grosse star depuis Diego Maradona. Mais il n’est pas certain que l’intérêt soit vraiment réciproque et les prétentions salariales de Ronaldo pourraient aussi être un obstacle de taille.
Sa participation ou non à la lucrative tournée de présaison en Thaïlande et en Australie sera en tout cas un premier élément de réponse pour savoir si un happy end est encore possible entre Ronaldo et Manchester United.